Les cryptos anonymes clouées au pilori en Corée du Sud
19 novembre 2020 - 14:59
Temps de lecture : 2 minutes
Par Nathalie E.
Dans le collimateur des autorités régulatrices un peu partout sur la planète, Monero, Dash, Zcash et d’autres cryptos axées sur la confidentialité seront interdites sur les plateformes d’échange coréennes à partir de mars 2021.
Les cryptos anonymes poussées vers la sortie
Selon la revue d’informations en ligne Asia Times, la mise au pilori des cryptomonnaies soucieuses de la vie privée de leurs utilisateurs, c’est pour bientôt. En effet, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent, la Corée du Sud suit les traces de son voisin japonais. Elle va purement et simplement interdire aux exchanges de répertorier Dash, Monero (XMR) et Zcash (ZEC), fork de Bitcoin qui vient de connaître son premier halving. Les justifications de cette mesure liberticide reposent toujours sur les mêmes griefs. Ainsi, la Commission des services financiers (FSC) du pays a révélé que ces “dark coins” étaient populaires parmi les syndicats de cybercriminalité et les blanchisseurs d’argent.
Les coins de confidentialité ajoutent un processus tiers qui masque ces enregistrements de transaction, rendant ainsi les parties impliquées totalement anonymes et rendant également extrêmement difficile pour les forces de l’ordre de les retrouver.
Donc, va pour l’interdiction qui s’inscrit dans un plan législatif plus vaste qui comprend également l’impossibilité pour un utilisateur de détenir un compte anonyme sur une plateforme crypto réglementée. Une disposition légale stipulant effectivement que les exchanges travaillant en collaboration avec les banques nationales devaient garantir l’utilisation de «comptes en nom réel».
Un consentement quasi général à la disparition programmée des cryptos anonymes
De zélés acteurs de l’industrie ont anticipé le souhait du régulateur. Ainsi, OKEx Corea a déjà supprimé ces fameux « dark coins ». Une initiative qui est partie pour créer des émules un peu partout tant l’unanimité contre ces cryptomonnaies est générale. Et ce ne sont pas les utilisateurs de cryptos, globalement indifférents à leur sort comme démontré par une étude de Coinmetrics, qui en feront une jaunisse ou, plus vraisemblablement, qui soulèveront une levée de boucliers. En effet, loin de l’esprit cypherpunk des débuts, la préservation de la vie privée semble le cadet de leurs soucis.
Dans un monde vivant sous une surveillance accrue, l’anonymat revendiqué comme une volonté de protéger l’individu contre la surveillance et le contrôle des gouvernements ou des multinationales s’est perdue dans les points de suspension d’une planète en attente de jours meilleurs. Les protagonistes de ces projets sous surveillance ne sont pas sans le savoir. Ils adoptent d’autres stratégies à l’image d’un Dash. L’une des plus anciennes cryptomonnaies anonymes du marché, réfute désormais l’attribut de confidentialité comme caractéristique première. Malgré sa fonctionnalité Private Send toujours active, elle tente de neutraliser la dimension anonyme de son protocole en la reléguant au rang d’une caractéristique pas plus importante que les autres. A priori, ce n’est pas suffisant.
Se procurer des cryptos anonymes va vraisemblablement devenir de plus en plus difficile. Mais dans une tendance mondiale penchant dangereusement vers la transparence totale, les réfractaires pourront toujours poursuivre leurs échanges en pair à pair.
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