Meta – Une commission « compétitive » de 45% pour la vente de NFT
14 avril 2022 - 13:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Certaines informations ressemblent parfois tellement à des fake news qu’il est nécessaire de vérifier plusieurs fois avant d’y croire. Puis une source officielle vient finalement en confirmer la véracité. Et à la surprise incrédule vient se substituer une sorte d’incompréhension amusée. Un état mixte qui secoue régulièrement la communauté des cryptomonnaies, coincée entre développements frénétiques et innovations pas toujours très fonctionnelles. Mais également face à une tentative de récupération de certains géants du Web2, tentant de se faire une place dans sa version 3.0 pourtant construite pour leur échapper. Avec en tête de file, Meta (ex-Facebook) et son étrange incursion dans le marché des NFTs.
La volonté de Meta de s’imposer comme un acteur d’envergure dans le secteur émergent du métavers a quelque chose de pathétique. Un peu comme un membre de la génération des baby boomers en train d’essayer de parler comme les djeuns actuels. Et pendant que Mark Zuckerberg reste persuadé d’être tendance, chacune des décisions prises démontre inévitablement le contraire. Car il ne suffit pas de changer de nom sur les conseils de ses conseillers en communication pour effacer les rides – et les casseroles – que l’on a accumulé avec le temps.
Mais peu importe, Meta tente une nouvelle fois de créer une monnaie numérique malgré l’échec retentissant de son Libra-Diem. Et dans le même temps, le leader des réseaux sociaux développe un métavers privé à l’Horizon décidément très limité. Avec en perspective, la création et la vente de jetons NFTs sur sa plateforme. Mais de toute évidence avec une recette qui n’arrive toujours pas à se débarrasser d’une vieille odeur de Web2.
Horizon Worlds – Un métavers de GAFAM
Cette actualité pourrait se résumer à un simple adage : laissez les gens exprimer ce qu’ils veulent et vous pourrez savoir qui ils sont. Et dans le cas de la toute nouvelle, mais pourtant ancienne, Meta cela revient à confirmer sa position de leader des GAFAM. Car malgré toutes les tentatives de s’acheter une image inscrite dans l’innovation, les mauvaises habitudes ne peuvent s’empêcher de refaire rapidement surface. Avec comme dernier exemple en date, le montant des commissions appliqué à la vente de NFTs dans son métavers Horizon Worlds. Et dont le taux devait permettre de concurrencer les 30% imposés par l’Apple Store.
« Alors que nous construisons pour le métaverse, nous nous concentrons sur la mise en place d’opportunités pour les créateurs de gagner de l’argent grâce à leur travail. Les frais de 30% qu’Apple prend sur les transactions rendent cela plus difficile. Nous mettons donc à jour nos abonnements produit afin que les créateurs puissent désormais gagner plus.«
Mark Zukerberg
Pourtant, il semble bien que tout cela ne corresponde pas au montant des commissions effectivement imposé par Meta. Car, comme le révèle le site Business Insider dans un récent article, ce taux pourrait en réalité s’élever à plus de 45%. Une simple folie si l’on considère que la plateforme Opensea, leader actuel et incontesté du marché des NFTs, applique un prélèvement fixé à hauteur de 2% ! Mais peu importe, car le vice-président d’Horizon chez Meta, Vivek Sharma, affirme sans douter que « ce taux est assez compétitif sur le marché. » Ok, mais alors lequel ?!
Meta – 45% de commissions sur la vente de NFT
En effet, Meta prélève déjà à l’heure actuelle des commissions à hauteur de 30% sur l’ensemble des ventes réalisées sur son système de réalité virtuelle Meta Quest (anciennement Oculus). Très loin des… 30% pourtant critiqués chez Apple. Mais en plus de cela, un petit supplément de 25% semble s’appliquer à sa plateforme Horizon. Soit un total de 45% confirmé par un porte parole de Meta, interrogé sur cette question :
« Si un créateur vend un article pour 1,00$, les frais de Meta Quest Store seraient de 0,30$ et les frais de la plateforme Horizon de 0,17$ (25% du reste). Ce qui laisse 0,53$ au créateur avant toute taxe applicable.«
Porte-parole, Meta
Et comme si cela ne suffisait pas, il semble que ce montant soit à ajouter à d’autres « taxes applicables. » C’est-à-dire les frais prélevés par certaines plateformes sur lesquels Meta prévoit de se développer. Ou encore ceux imposés par les applications mobiles. Car, comme l’explique Vivek Sharma, « les autres plateformes peuvent avoir leur part. » Mais que va-t-il rester de celle qui doit revenir aux créateurs ? Sur ce sujet les chiffres deviennent tout de suite beaucoup moins précis, tout comme la motivation pour les défendre.
Il faudra donc compter sur une part de bénéfices inférieure à 50% lors de ventes réalisées au sein du métavers de Meta. De quoi motiver les créateurs à se précipiter dans cette mascarade, afin d’enrichir encore un peu plus ce mastodonte à l’appétit sans limites. Mais pas d’inquiétude à avoir, car tout cela est déjà sous contrôle avec une limite d’âge fixée à plus de 18 ans. Car c’est bien connu, la sécurité des utilisateurs est la véritable force de ce géant du prélèvement et de la revente de données privées. Nous voilà donc rassurés !
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