L’arrivée des géants du Web (Apple, Facebook) dans la finance mondiale inquiète le FSB
11 décembre 2019 - 10:27
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Dans un rapport, publié ce lundi 9 décembre, le Financial Stability Board (FSB) met en avant la question de l’émergence des BigTechs dans le domaine de la finance internationale. Il s’agit de ces géants du Web rêvant de posséder leurs propres monnaies numériques, comme Facebook, Telegram ou encore Apple. Une réalité qui pourrait bien poser un problème majeur pour la stabilité de l’infrastructure financière traditionnelle. Ou quand la cryptomonnaie échappe au contrôle des banques et des États.
La technologie blockchain et les monnaies numériques sont devenues un sujet central des institutions économiques et politiques internationales. Elles tentent de poser des jalons pour en contrôler le développement. Mais aucune d’entre elles ne vient plus en contester la légitimité. Le fait que les géants du Web (BigTech) s’y intéressent y participe pleinement. Une évolution logique qui pose cependant de nouvelles questions et permet d’envisager de nouveaux scénarios catastrophes pour leurs détracteurs. Serions-nous en train de vivre un de ces moments clefs, où l’Ancien Monde bascule vers le nouveau ? Ce n’est pas Facebook, Telegram ou encore Apple, qui vont dire le contraire. Et c’est bien ce qui fait peur au Financial Stability Board.
Qu’est-ce que le FSB ?
Non, il ne s’agit pas des services secrets russes. Ce FSB est un organisme international qui surveille le système financier mondial et fait des recommandations dans le domaine. Son nom français est le Conseil de Stabilité Financière (CSF). Il succède au forum du même nom, depuis le sommet du G20 à Londres, en avril 2009. Cette structure regroupe 26 autorités financières de l’économie internationale, comme des banques centrales ou des ministères de finances. Son rôle officiel est de travailler dans « l’intérêt de la stabilité financière. »
Dans un rapport, publié ce lundi, cette structure alerte sur les possibles problèmes que pourrait poser le développement de paiements et de services numériques gérés par les géants du Web. Le titre de ce rapport en dit long : « BigTech dans la finance, évolution du marché et implications potentielles pour la stabilité financière. »
L’avantage des BigTech dans les services financiers
Le FSB reconnaît que l’entrée de ces grandes entreprises, dans le domaine de la finance a des aspects positifs. Tout d’abord dans le domaine des innovations et de l’efficacité. Cela permet d’offrir des services financiers en accès à un plus grand nombre de personnes, une inclusion financière que le système bancaire traditionnel n’offre pas. De plus, le rapport note que cela permet de faciliter l’accès aux marchés financiers pour les petites et moyennes entreprises. Un domaine où les banques traditionnelles ont du mal à offrir des services.
Un autre point, jugé comme positif, est la forte concurrence qui existe entre ces géants de l’économie mondiale. Car, outre le fait que cela incite à innover, cette réalité pousse les acteurs du domaine à prendre plus de risques pour maintenir, ou garder, des parts de marché. Ce que ne font pas les banques classiques, installées dans un système verrouillé et basé sur la prudence. Un immobilisme confortable qui est présenté comme un point central de la stabilité financière actuelle. Et c’est bien sur ce point que ce rapport émet un avis critique. Le revers de la médaille d’une apparente évolution positive du monde de l’économie mondiale.
Les BigTech font trembler l’économie mondiale
En matière de monnaie, les implications sont nombreuses. Et l’une des plus importantes concerne la souveraineté des États. Une réalité que viennent balayer les grandes entreprises d’Internet, avec des structures internationales et la possibilité de réaliser des transferts monétaires numériques, via le Cloud.
« L’entrée des BigTech dans les services financiers soulève une série de problèmes pour les décideurs. Le potentiel de ces entreprises à s’inscrire dans les services financiers met très rapidement en évidence le besoin primordial pour les décideurs de se tenir au courant de ces développements et de leurs implications. » – FSB
Le pouvoir économique des BigTech est très nettement supérieur à celui des banques traditionnelles. Ce sont de véritables petits pays qui se développent sans se soucier des frontières et des réglementations locales. Un casse-tête pour la finance traditionnelle et les organismes de contrôle.
Un manque de visibilité pour l’avenir
Le rapport du FSB se penche sur les implications à venir des solutions financières offertes par les BigTech. Leurs bases de données, collectées sur les réseaux sociaux et autres moteurs de recherche, leur donnent accès à un ensemble d’informations qu’aucune banque traditionnelle n’aurait pu rêver d’avoir. Cette réalité, mêlée à un offre de services financiers, pourrait poser des problèmes à plus ou moins long terme. Ces solutions financières n’ayant encore jamais exécuté un cycle financier complet, la prudence semble être le mot d’ordre.
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