Binance Smart Chain (BSC) – Un « putain de bordel » selon cet analyste

31 mai 2021 - 15:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Dans le domaine des alternatives au réseau Ethereum, la Binance Smart Chain s’est très vite imposée. Peut-être même un peu trop rapidement si l’on en croit certains avis sur la question. Un constat qui s’impose actuellement avec la recrudescence presque journalière des attaques et autres arnaques qui polluent son réseau. Et qui pourraient permettre à ses détracteurs de pointer une absence de décentralisation pas si anecdotique que certains l’affirmaient. C’est en tout cas un « putain de borbel » selon cet analyste du journal The Block.

Le développement de la Binance Smart Chain (BSC) divise très clairement dans l’univers des cryptomonnaies et de la DeFi. En grande partie du fait de sa faculté à copier les protocoles du réseau Ethereum pour en faire des versions (presque) identiques. Une stratégie dont la rapidité de reproduction est à l’origine de son succès fulgurant. Mais également des nombreux problèmes auxquels elle doit faire face actuellement. Le tout selon cette idée aussi simple qu’éprouvée qui dit que la rapidité ne peut pas se passer d’une nécessité de qualité.

Ce qui ne veut pas dire que l’écosystème de la BSC n’est pas innovant ou prometteur. Mais à l’heure actuelle c’est bien plus son caractère de proie privilégiée des attaques qui la place au centre de l’attention. Cela avec des butins qui se comptabilisent en dizaines de millions de dollars. Et dont la dernière en date vient de toucher le projet Belt Finance pour un montant de plus de 6 millions de dollars. Cela toujours selon cette même procédure qui fait des prêts flashloans les outils privilégiés de ces exploitations de failles visiblement béantes.

La BSC face à des attaques ciblées

Une situation qui exaspère. Et qui pousse la communauté de la Binance Smart Chain à émettre un avertissement à l’égard des développeurs de projets au sein de son écosystème. Cela à propos de ce qui est présenté comme une recrudescence des attaques de type flashloan. Et d’un ciblage prétendu de la part d’un groupe d’attaquants à l’organisation presque militaire. Mais qui peut également être vu comme une simple mise en application de son principe de copié/collé à tous les domaines de son réseau.

« Il y a > 8 attaques flashloan récemment. Nous pensons qu’un groupe de hackers bien organisés cible la Binance Smart Chain actuellement. C’est une période très difficile pour la communauté BSC. Nous appelons à des actions pour toutes les applications décentralisées. » – BinanceChain

Une définition de ces « attaques flashloan » quelque peu simpliste et discutable. Et qui fait bien trop rapidement du messager le coupable de ces nettoyages à répétition. Une situation qui ne doit pas occulter la question de la sécurité de ces protocoles peut-être plus copiés que réellement développés. Ce qui fait de chaque faille reproduite la porte d’entrée de la prochaine attaque du même genre. Et un problème à prendre très au sérieux pour l’avenir de la Binance Smart Chain toute entière.

La BSC est un « putain de bordel »

Et les constats sont amers face à cette quantité colossale de fonds détournés. Mais également face à l’avidité de certains investisseurs plus portés sur la rapidité que sur l’analyse des projets. Ce qui est à l’origine de rug pulls tout aussi nombreux et répétitifs dans le domaine. Cela avec des équipes de développement qui s’évaporent dans la nature avec les fonds de leurs victimes. Et des analystes du marché des cryptomonnaies qui finissent par perdre patience face à ce fiasco en cours.

« La BSC est un putain de bordel ces derniers temps. La plupart des nœuds sont gérés par Binance et sur AWS pour réparer les fréquents forks. Et toutes les principales DApps ont déjà été exploitées en raison de trop simples copies ou de tirages de tapis (rug pulls). » – Larry Cermak, The Block

Et pendant que certains se posent la question de la responsabilité éventuelle de Binance, les esprits s’échauffent. Cela avec en ligne de mire la prochaine mise à niveau du réseau Ethereum. Mais plus rapidement du déploiement de solutions comme le projet Arbitrum. Celui-ci censé diviser par plus de 50 les frais actuels de la plateforme Uniswap. Autant dire que rien n’est joué dans le domaine. Et que seul le temps dira s’il valait mieux parier sur le lièvre ou sur la tortue.

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