LBRY vs SEC – Une procédure qui menace l’univers des cryptomonnaies ?

31 mars 2021 - 15:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

La Security and Exchange Commission (SEC) américaine est à l’univers des cryptomonnaies ce que le coyote est à Bip Bip. Une instance de régulation en embuscade et à la recherche de n’importe quel projet montrant un signe de faiblesse. Ce qui se résume bien souvent au fait d’avoir réalisé une Initial Coin Offering (ICO) entre 2017 et 2018, mais pas uniquement. Le tout afin de le faire tomber dans l’un de ses pièges archaïques alors qu’il est en pleine course vers l’avenir. Mais la véritable différence est que dans le monde réel c’est bien souvent ce maudit coyote qui finit par l’emporter. 

Le modèle de développement sur lequel repose l’univers des cryptomonnaies a tout de révolutionnaire. Une logique qui a toujours tenté de s’extraire des carcans de l’économie traditionnelle. Cela afin de proposer des outils financiers accessibles au plus grand nombre et hors de tout contrôle centralisé. Ce qui est en grande partie à l’origine de son succès et de son développement actuel. Mais également des attaques incessantes de la SEC qui tente d’y imposer une régulation d’un autre temps.

Une collision frontale qui oppose régulièrement ce père Fouettard à des projets qui ont commis l’erreur de croire qu’ils étaient libres. Et que leur mise en place pouvait se passer de l’approbation d’une instance qui se présente comme supérieure. Cela en imposant des processus qui finissent irrémédiablement par ne profiter qu’à ceux qui contrôlent déjà la partie en cours. Et le tout avec une volonté présentée sans détour comme uniquement punitive. Bienvenue dans le monde réel !

Le projet LBRY dans le viseur de la SEC

Et dans le cas présent c’est presque plus la procédure qui doit retenir l’attention. Car le projet LBRY n’a rien de bien différent de nombreuses autres offres dans le domaine des cryptomonnaies. Cela dans une version appliquée au développement d’une plateforme du nom d’Odysee dédiée à la publication et à la gestion de contenus multimédia. Une sorte de croisement hybride entre YouTube et le navigateur crypto-friendly Brave. Et dont le but affiché est de « faire pour l’édition, ce que le Bitcoin a fait à l’argent. » 

Pourtant une récente procédure de la SEC vient d’être émise à son encontre. Cela du fait de ce qui est présenté une nouvelle fois comme une vente non enregistrée de titres financiers. Cela apparemment sous plusieurs formes distinctes et depuis le lancement du projet. Et alors même que la société derrière LBRY n’a pas eu recours à une Initial Coin Offering (ICO). Ce qui représente ici le point réellement inquiétant de ce dossier malheureusement très classique. 


LBRY vs SEC - Menace sur l'univers des cryptomonnaies ?

Car dans les faits, la plateforme Odysee a distribué depuis 2016 une quantité importante de jetons LBC. Cela dans le cadre de son modèle de fonctionnement censé rémunérer ses contributeurs ainsi que ses utilisateurs. Ce qui a donné lieu à la revente de 13 millions d’entre eux contre un total de 5 millions de dollars en Bitcoin. Et ce que la SEC considère au final comme une levée de fonds équivalente à 11 millions de dollars à terme. Il n’en fallait pas plus…

LBRY se bat pour les cryptos

Une procédure présentée par l’équipe du projet LBRY comme « agressive et désastreuse » pour l’univers des cryptomonnaies. Car ce qui ressemble à un « cauchemar bureaucratique » pourrait bien mettre en péril une grande partie de cette économie encore récente. Cela en dehors des projets réputés douteux comme le Ripple et son XRP. Ou même de ces Initial Coin Offering (ICO) qui représentaient jusque là une sorte de frontières dans le domaine. Il semble que cela ne soit plus le cas. 

« Nous ne plaisantons pas quand nous disons que si la SEC gagne contre LBRY, presque chaque cryptomonnaie aux États-Unis sera un titre financier. Ce n’est pas une exagération. C’est la réalité.  » – LBRY


LBRY vs SEC - Menace sur l'univers des cryptomonnaies ?

Le projet LBRY explique avoir tenté une forme de conciliation avec les services de la SEC. Cela afin de savoir comment mettre en place une procédure de fonctionnement qui entre dans le cadre de leurs exigences de régulation. Mais il semble que le gendarme financier n’en ait rien à faire. Ses services ayant répondu « ne pas pouvoir leur dire comment opérer légalement, mais seulement qu’ils enfreignaient la loi. » Ce qui démontre une nouvelle fois que la volonté n’est clairement pas à la discussion, mais bien à la répression sourde. 

Les membres du projet LBRY ne se démontent pas pour autant. Et malgré les risques encourus, ils expliquent que même si la SEC parvenait à dissoudre leur entreprise cela ne changerait rien. Car la plateforme Odysee et l’écosystème qui y est associé reposent sur un principe de décentralisation effectif et robuste. Celui-ci porté par « des centaines de personnes sur plus de six continents. » Et dans ce domaine, toutes les structures de régulation du monde n’ont plus aucune espèce de pouvoir ! En tout cas pour le moment… 

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche