L’Union européenne tire à balles réelles sur le secteur des cryptomonnaies

01 avril 2022 - 11:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Il semble que l’Union européenne soit en pleine crise de répressionnite aigüe à propos des cryptomonnaies. Car elle accumule les propositions les plus improbables et liberticides sur le sujet depuis le début de l’année. Avec en toile de fond, la mise en place d’un projet de loi MiCA qui ressemble de plus en plus à une politique de la terre numérique brûlée. Et comme raison invoquée, une « sécurité » imposée par l’absurde à l’arrière-goût de dictature économique et monétaire. Mais peu importe, car la commission ECON du Parlement européen vient de voter en faveur de toujours plus de contrôle, avec par exemple une déclaration obligatoire pour tout transfert supérieur à 1000€.

Pourquoi tant de haine ? Voilà à peu près à quoi se résume la situation actuelle entre l’Union européenne et le secteur des cryptomonnaies. Car les attaques se multiplient, avec l’arrogance de ceux qui se présentent comme les défenseurs d’investisseurs un peu stupides. Ou d’une conscience écologique qui se construit sur le dos d’un Bitcoin présenté comme un gouffre énergétique, sans pour autant se sentir obligé d’apporter des chiffres sérieux afin de le démontrer. Mais dont il faut quand même à tout prix interdire le Proof of Work (PoW).

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Une situation qui commence à faire peur au sein de l’écosystème des cryptomonnaies implanté sur ces terres inhospitalières. Car c’est à un véritable acharnement qu’il doit faire face, dont l’agressivité se déverse dans tous les domaines possibles. Avec des mesures toujours plus restrictives, votées par les différents organes qui en distillent – fort heureusement – l’impact effectif, au moins pour le moment. Mais la tendance semble enclenchée, et les votes se succèdent afin d’en valider les différents aspects toujours plus inquiétants.

UE – Portefeuilles « non hébergés » et transferts de fonds

Les restrictions énoncées ne sont pas nouvelles. Ce qui l’est par contre, c’est leur adoption rendue effective par la commission ECON du Parlement européen. Avec comme dernière trouvaille, l’obligation de s’identifier lorsqu’on utilise un portefeuille « non hébergé » de type MetaMask. Une opération qui pourrait être imposée aux plateformes d’échange de cryptomonnaies, dans le cadre d’un renforcement des règles de KYC (Know Your Customer). Mais également le fait – toujours pour les exchanges – de devoir signaler aux autorités tout transfert d’un montant supérieur à… 1000€ ! Et pourquoi pas quand on achète une simple baguette ?

« Imaginez si l’UE exigeait de votre banque qu’elle vous signale aux autorités à chaque fois que vous payez votre loyer, simplement parce que la transaction dépasse 1000 euros. Ou si vous avez envoyé de l’argent à votre cousin pour l’aider à faire ses courses. Car l’UE a demandé à votre banque de collecter et de vérifier des informations privées sur ce dernier avant de vous autoriser à lui envoyer les fonds.« 

Brian Armstrong

Des obligations qui font hurler jusque dans les rangs des acteurs crypto situés aux États-Unis. Mais cela n’a rien de surprenant, puisque ces derniers ont dû faire face au même genre de délires il y a tout juste un peu plus d’une année. Avant que l’arrivée de Joe Biden au pouvoir ne vienne geler cette procédure mise en place à l’encontre des portefeuilles « auto-hébergés. » Sans pour autant l’annuler pour de bon…

Union européenne vs cryptomonnaies

Des propositions qui entrent dans le cadre d’un amendement en relation au principe très controversé de la « règle du voyage » (travel rule). Ce dernier voté hier (le 31 mars) par la commission des affaires économiques et monétaires (ECON) et la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE). Et qui se résume à surveiller et contrôler les transferts de fonds, sans aucune distinction. Tout cela selon le principe de raccourci sécuritaire très pratique du : « Tu refuses ? Tu es donc coupable » qui permet de faire passer n’importe quelle horreur liberticide sous les applaudissements de la foule. Avec comme principal moteur, la mauvaise foi de ceux qui tentent d’empêcher avant de comprendre.

« Une des raisons principales qui font que les cryptos seraient « risquées », c’est qu’en réalité… les autorités ne disposent pas de la connaissance et compréhension POUR DETERMINER SI C’EST RISQUÉ. »

Alexandre Stachtchenko

Mais (pour le moment) rien n’est encore acquis. Car tout cela doit passer par un chemin sinueux entre différentes structures européennes. Avec la nécessité d’un accord tripartite obtenu entre le Parlement européen, le Conseil européen et la Commission européenne. Et, sans opposition de la part de l’une de ces entités, une législation dont la mise en application pourrait prendre entre 9 et 18 mois. Le temps pour les acteurs concernés de se mettre en conformité avec les nouvelles exigences ainsi validées. Mais à cette époque – et dans ce cas – le secteur des cryptomonnaies européen aura déjà été totalement détruit, ou installé sous des cieux plus cléments…

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