Afflux de capitaux sur le marché des dérivés Bitcoin

13 mars 2021 - 07:27

Temps de lecture : 2 minutes

Alors que le Bitcoin frôle ses anciens sommets, le marché des produits dérivés connaît un afflux de capitaux, avec un intérêt ouvert pour les contrats à terme sur BTC approchant pour la première fois les 20 milliards de dollars.

Un marché des contrats à terme florissant

L’écosystème crypto attire toutes les convoitises. Tous ses segments ont connu une croissance significative que ce soit le marché spot, la finance décentralisée (DeFi) ou la dernière folie autour des NFTs. Le marché des dérivés Bitcoin n’échappe pas à la règle. Selon l’agrégateur de données Glassnode, les contrats à terme en cours ont atteint de nouveaux sommets historiques le 11 mars, avec un intérêt ouvert dans les bourses approchant les 20 milliards de dollars.

Pour rappel, les contrats à terme (Futures en anglais) sont des instruments financiers connus aussi sous l’appellation produits dérivés. Ils permettent d’acheter ou de vendre un actif à un prix et à une date fixés à l’avance. Aujourd’hui, c’est essentiellement un outil spéculatif. Mais à l’origine, il s’agissait plutôt d’un produit financier destiné à anticiper les risques du marché. Les premiers contrats Bitcoin ont été lancés le 17 décembre 2017 par le Chicago Mercantile Exchange (CME) , l’entreprise des marchés à terme la plus importante au monde et leur influence sur le cours du BTC fait débat depuis leur introduction avec de larges suspicions de manipulation. Au mois de février, le CME a également lancé des contrats à terme sur Ethereum.

Des produits dérivés sur la sellette réglementaire

Ces produits hautement sophistiqués qui ne négocient pas de Bitcoin ou d’Ether « physique » s’adressent en premier lieu à des investisseurs accrédités. Autrement dit des hedge funds, des family offices ou autres qui préfèrent négocier un ersatz d’actif sur une bourse établie et réglementée plutôt que d’aller s’exposer en direct sur un exchange crypto. Leur succès témoigne d’un intérêt de plus en plus manifeste pour cette classe d’actif de la part des institutionnels. 

Mais les plateformes d’échange crypto centralisées ne sont pas en reste pour tirer leur épingle du jeu avec un trio de tête inchangé – Bybit, Huobi et Binance – qui comptabilise plus de 100 milliards de dollars d’échanges quotidiens combinés. En revanche, les bourses décentralisées ont ralenti leur croissance sur ces options en raison des frais élevés sur la blockchain Ethereum. A titre indicatif, le volume quotidien de dYdX est passé de dizaines de milliards en janvier à seulement 100 millions de dollars la semaine dernière.

Le succès insolent de ces produits dérivés n’est pas sans contrepartie. Ils sont tenus à l’oeil par le régulateur. La Financial Conduct Authority (FCA) britannique les a même interdits aux investisseurs particuliers sous prétexte qu’ils sont “mal adaptés aux consommateurs de détail en raison du préjudice qu’ils représentent”. Le gendarme boursier aurait même précisément évalué les dégâts : une perte de plus de 492 millions de dollars sur le marché des produits dérivés en 2018 pour les citoyens britanniques. Les exchanges concernés ont déjà cessé leurs activités dans le pays, conformément à l’interdiction.

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