Bank of England – Les cryptomonnaies ont « un véritable potentiel » qui doit être réglementé
11 juillet 2022 - 14:00
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
L’effondrement de l’écosystème Terra et de son stablecoin UST donnent du grain à moudre aux instances de régulation. Au point de le voir brandi tel un étendard dès qu’il est question de s’inquiéter de la sécurité des investisseurs dans le secteur des cryptomonnaies. Avec, en toile de fond, un marché en berne qui alimente ces aspirations dont il reste difficile de définir les véritables ambitions. Car la volonté de contrôler cette économie numérique va bien au-delà d’une simple inquiétude à l’attention des petits épargnants numériques. Et quelle que soit son « véritable potentiel, » la case surveillance s’impose comme la seule solution possible.
Tous les pays ne sont définitivement pas égaux vis-à-vis du problème que sont censées représenter les cryptomonnaies. En tout cas dans les rangs des gouvernements les plus riches et de leurs banques centrales, censées gérer leurs monnaies en toute indépendance. Car du côté des pays en situation de défaillance monétaire, il s’agit bien plus d’une solution à adopter. Et dans le cas de la Russie, d’une opportunité d’échapper aux sanctions difficile à écarter trop rapidement.
Des différences de traitement qui permettent de faire émerger certains pays comme définitivement plus amicaux que d’autres sur la scène européenne. Avec par exemple l’Allemagne récemment positionnée contre les dispositions de l’Union européenne. Ces dernières jugées abusives en matière de contrôle des transferts de cryptomonnaies. Ou encore la Grande-Bretagne – dorénavant plus européenne de façon géographique que politique – qui a décidé de suivre cette tendance. Mais de toute évidence, sans effacer la mention « régulation » de son plan d’action dans le domaine.
Bank of England – Appliquer des règles « conventionnelles »
L’évolution est palpable, même si le maître mot reste à la réglementation du secteur des cryptomonnaies. Car de nombreuses voix s’élèvent au sein des gouvernements et autres instances de régulation. Et cela afin d’en saluer le caractère innovant et utile devenu impossible à ignorer. Avec un statut de monnaie qui pourrait s’imposer bien plus rapidement que prévu dans le cas du Bitcoin. Et dernièrement, un « véritable potentiel d’utilisation des cryptomonnaies dans le système financier » reconnu par le vice-gouverneur, Jon Cunliffe, de la Banque d’Angleterre (BoE) en personne. Mais cela ne veut pas dire que tout est possible pour autant…
Une déclaration effectuée dans le cadre d’une conférence de presse. Cette dernière récemment donnée en parallèle de l’édition de son dernier rapport sur la stabilité financière. Avec la question épineuse de l’intégration des cryptomonnaies et autres stablecoins à ce que ce Jon Cunliffe nomme « le secteur financier conventionnel non crypto. » Mais en précisant bien qu’en l’état actuel des choses, cette économie numérique ne possède pas la taille nécessaire pour représenter « un risque pour la stabilité financière. » Avec, bien évidemment, une mention obligatoire de la catastrophe de l’écosystème Terra pour étayer sa démonstration.
« Si vous utilisez un stablecoin comme de l’argent dans une transaction, mais que les gens perdent confiance en cela parce qu’ils ne voient pas comment maintenir sa valeur, alors vous verrez le stress s’insinuer sur l’ensemble du marché. (…) Nous avons vu cela se jouer dans le système financier conventionnel, c’est pourquoi nous avons une réglementation pour y faire face. Et je pense que cela souligne le fait que nous devons maintenant mettre en place une réglementation qui gérera ces risques dans le secteur des cryptomonnaies de la même manière que nous les gérons sur le marché traditionnel.«
Jon Cunliffe
Tout cela avec dans le même temps une différence faite par le gouverneur de la Bank of England, Andrew Bailey. Celui-ci également présent lors de cette conférence de presse. Avec, selon lui, un problème à considérer du côté de ce qu’il nomme les « cryptomonnaies non-soutenues » (unbacked) sans aucune valeur intrinsèque. Et dont la définition nécessite de toute évidence d’être précisée. Et de l’autre côté les stablecoins présentés comme bien plus aptes à effectuer des paiements. Raison pour laquelle il appelle à une « approche » qu’il est nécessaire d’adapter à des « objectifs différents » liés à ces deux cas de figure. Avec une règle, cette fois rappelée par Jon Cunliffe, résumée sous la forme d’un « même risque, même réalité réglementaire » dont le besoin vient, toujours selon lui, d’être confirmé par l’affaire Terra.
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