Bitcoin – Arme de libération massive ou simple outil de la corruption ?

11 avril 2022 - 10:08

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Le sujet du Bitcoin – et des cryptomonnaies – n’est décidément pas traité de la même manière, suivant la structure qui fournit son analyse. Un grand écart idéologique à l’origine de rapports et de conclusions bien souvent situés aux antipodes. Mais si l’on y regarde bien, alimentés dans tous les cas par la même réalité impossible à ignorer : son indépendance et sa résistance à toute forme de discrimination. Une liberté mise en avant par ses défenseurs, pour en exposer la force et l’adoption toujours plus importante. Mais également utilisée par ses détracteurs, afin d’en condamner le caractère hors de tout (leur) contrôle. Car selon le FMI, il ne serait qu’un outil dédié à la corruption et à la fraude. Blablabla…

Cet article pourrait simplement s’intituler : Conférence Bitcoin Miami vs FMI. Car ce matin, deux sujets d’actualité pourtant différents sont venus se heurter à propos de cette cryptomonnaie aussi centrale que controversée. Et pas la peine de s’attarder plus de quelques secondes pour savoir qui sera dans le camp du « pour. » Et dans quel sens le vent va tourner, une fois que le Fonds Monétaire International aura encore tordu tout cela pour en faire un problème à combattre de toute urgence. Avec une seule certitude : les cryptomonnaies, c’est le mal !

Car le choix est assez simple à faire dans le domaine : être dans le camp de la liberté ou dans celui de la répression. Cela si l’on exclut de l’équation tous ceux qui pensent défendre autre chose que la deuxième solution, sous des airs d’écologie mal placée ou d’anticapitalisme trop précipité qui se tire une balle dans le pied. Car de nombreuses organisations non gouvernementales dédiées aux droits humains l’affirment, le Bitcoin n’est pas seulement un outil à forte valeur financière. Il s’agit de la seule technologie monétaire capable « d’œuvrer pour la liberté, la décolonisation, l’autonomie et la paix. »

Cryptomonnaies – Un outil dédié à la corruption

Le plus simple est de commencer pas ce qui énerve. Et dans le cas présent, il s’agit une nouvelle fois du FMI et de sa position très tranchée à propos du Bitcoin. Une structure dont le but initial était d’aider à faire reculer la pauvreté dans le monde. Mais qui se résume bien trop souvent dans les faits à un système de chantage monétaire, avec des « aides » conditionnées à certaines exigences discutables. Et comme stratégie dorénavant mise en place, une distribution de ces dernières agrémentée d’une obligation d’interdire l’utilisation des cryptomonnaies. Car, selon un récent rapport qu’elle vient de commettre, elles « peuvent servir à transférer des produits de la corruption ou à contourner les contrôles de capitaux. » Arrêtez tout, car elles « PEUVENT » !

« Ce rapport explore la corrélation de l’utilisation des crypto-actifs avec des indicateurs de corruption, des contrôles de capitaux, un historique d’inflation élevée et d’autres facteurs. Nous constatons que l’utilisation des crypto-actifs est associée de manière significative et positive à une perception plus élevée de la corruption et à des contrôles de capitaux plus intensifs.« 

FMI

Une situation qui toucherait principalement les pays considérés comme corrompus, ou qui appliquent un contrôle strict des capitaux. La question étant de savoir qu’est-ce qu’un pays corrompu ? L’une de ces obscures nations africaines sous-développées qui peuplent l’imaginaire collectif. Ou un pays riche comme la France, dont l’actuel président est sous le coup du scandale McKinsey. Sans oublier les affaires plus étouffées que jugées des Panama papers, Pandora papers… Aucune précision sur le sujet. Mais une seule certitude : les cryptomonnaies « peuvent » servir ce genre de desseins. Et cette simple supposition s’impose comme faisant partie des « arguments en faveur de leur réglementation. »

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Bitcoin – Un outil dédié à la liberté

Le FMI a donc une nouvelle fois réussi à « prouver » ce qu’il voulait démontrer. Cela dans une étude de toute évidence réalisée à charge, afin de valider la conclusion souhaitée avant même de chercher. Avec un angle d’approche qui envisage le moindre écart – plus potentiel que réel – comme un basculement inévitable dans le camp des criminels. Mais que les responsables des associations des droits humains présents à la conférence Bitcoin de Miami envisagent plus comme une liberté redonnée aux individus. Comme quoi, tout est une question de point de vue.

Ces derniers à l’origine d’un débat animé sur la question de l’impact du Bitcoin sur les mouvements dissidents, les réfugiés et les personnes victimes de régimes autoritaires et/ou militaires. Et cela dans un monde où 87% de la population n’a pas de « droits de propriété, de liberté d’expression, ou accès à un système juridique fonctionnel et des monnaies de réserve stables. » Avec comme seule véritable perspective, le réseau du Bitcoin comme outil monétaire en mesure de les protéger de la répression des gouvernements. Et de leur main-mise sur les monnaies traditionnelles, utilisées pour contrôler bien plus que pour servir. Car, comme l’a demandé Yeonmi Park en introduction de ce débat : « sans liberté, pourquoi avons-nous même besoin d’argent ? »

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Et tout cela se résume à un simple constat qui fait de la liberté des uns le moteur de la repression des autres. Avec dans le cas présent, des structures gouvernementales en train de criminaliser le peu d’autonomie financière offerte à des populations en forte souffrance économique. En plaçant au centre de ce conflit mondial un Bitcoin et son armée de cryptomonnaies bien trop incontrôlables pour être honnêtes. Mais sans oublier que c’est bien souvent ceux qui voient le mal partout qui en sont principalement à l’origine. Et une dernière question en conclusion de cet article : est-ce la liberté qui est à condamner, ou la volonté de vouloir lui barrer la route pour ses propres intérêts ? Vous avez 5 ans !

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