Ethscriptions – Les « NFTs » Ordinals du Bitcoin débarquent sur Ethereum
À chaque fois que l’on pensait avoir tout vu, le secteur des cryptomonnaies délivre une nouvelle fonctionnalité improbable. Et le choc de ce début d’année réside sans aucun doute possible dans le développement des « NFTs » de satoshis sur la blockchain du Bitcoin. Un protocole Ordinals dont la particularité a été d’ouvrir la boîte de Pandore des shitcoins sur ce réseau historiquement réputé hermétique à ce type de tokenomics déviantes. Mais alors que le Bitcoin se transforme en une mauvaise copie d’Ethereum, sous le regard désabusé de ses maximalistes, c’est au tour des Ordinals de débarquer sur Ethereum avec les « Ethscriptions. »
19 juin 2023 - 10:30
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Pour le meilleur et actuellement surtout pour le pire, les Ordinals ont inscrit un tournant décisif sur la blockchain du Bitcoin. En effet, cette fonctionnalité inattendue a permis d’inscrire des jetons NFTs sur son réseau, un peu à la manière de son éternel rival Ethereum. Une nouvelle opportunité à saisir pour certains, alors que les défenseurs du BTC comme monnaie numérique décentralisée hurlent à l’hérésie, sur fond d’une explosion historique de ses frais de transaction.
En effet, suite au lancement de ces Ordinals – et de leurs collègues BRC-20 résumés à une déferlante de shitcoins – le réseau du Bitcoin a enregistré un activité sans précédent. Cela au point de soulever la question d’une attaque DDOS au mois de mai dernier, car les frais de transactions dépassaient le montant des récompenses de chaque bloc (6,25 BTC) pour la première fois depuis 2017. Et alors que les choses semblaient rentrer dans l’ordre, voici que le développeur Tom Lehman annonce la création des « Ethscriptions » sur le réseau Ethereum.
Ethscription – Les Ordinals du réseau Ethereum
S’agit-il des prémices d’un nouveau développement révolutionnaire ? Ou d’un simple coup de projecteur orchestré pour son développeur Tom Lehman, connu sous le pseudonyme Twitter Middlemarch ? La question mérite d’être posée, alors que cette nouvelle fonctionnalité « Ethscription » est disponible depuis le 17 juin dernier sur le réseau Ethereum. Le tout alimenté par un site Internet officiel en cours de développement… avec les risques que cela implique dans le secteur des cryptomonnaies.
« Avec près de 30 000 Ethscriptions en moins de 18 heures, le lancement a été un énorme succès ! Merci de voir le potentiel énorme ici ! Je suis sur Ethscriptions 24/7, mais j’ai besoin de votre aide !«
Middlemarch
Et selon son développeur, le succès est au rendez-vous. Cela alors que beaucoup de monde se demande encore à quoi peut bien servir cette excroissance de type Ordinals sur un réseau Ethereum où il est déjà possible de créer des NFTs classiques. En particulier si l’on considère que le principal fait d’arme de Tom Lehman pour promouvoir son concept est la « présentation des Ethereum Punks. » C’est-à-dire une énième copie, cette fois de la version Ordinals « sans contrat » du Bitcoin, des célèbres CryptoPunks initialement créés en 2017 sur Ethereum. Ou comment tourner en rond à l’infini…
Ethscription – Des NFTs moins chers et plus décentralisés ?
Pourtant, après une première approche plutôt méfiante de la part de l’écosystème des cryptomonnaies il semblerait que ces Ethscriptions ne doivent pas être écartés trop rapidement. En effet, selon son développeur, et quelques adeptes déjà séduits, cette fonctionnalité offrirait « une nouvelle façon de créer et de partager des artefacts numériques sur Ethereum à l’aide de données d’appel de transaction. »
Dans les faits, la création (mint) de ces artefacts numériques version ETH se présente sous la forme d’une « ethcriture » affichée comme « moins chère et plus décentralisée que d’utiliser le stockage sous contrat. » En effet, il est question dans le cas présent d’utiliser ce que l’on nomme les « calldata » du réseau Ethereum. C’est-à-dire les données d’un smart contract, mais visiblement dans le cas présent sans pour autant avoir besoin de ce dernier pour exister.
Un protocole présenté par son initiateur comme tout spécialement adapté à l’émergence d’un « monde de layers 2 » en lien direct au réseau Ethereum. Et en capacité de « garantir l’unicité globale du contenu de toutes les Ethscriptions valides (…) à condition que l’expéditeur de la transaction en soit le propriétaire. » Mais pour le moment il est uniquement possible d’ethcrire des images dont la taille n’excède pas 96 kilo-octets. Une limitation que Tom Lehman s’engage à dépasser très bientôt, pour ouvrir ces Ethscriptions à n’importe quel type de fichiers. Une affaire à suivre…
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