Interdire le PoW ? Le Parlement européen devrait faire preuve de travail à propos du Bitcoin

02 mars 2022 - 09:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Le Parlement européen est en train de concevoir les principes et dispositions légales de sa directive MiCA. Un cadre réglementaire appliqué au marché des « crypto-actifs » volontairement débarrassés du terme de (crypto) « monnaies. » Avec comme volonté affichée sur le package de cette soupe à la régulation, un soutien apporté à l’innovation. Mais dans les faits, un document à charge. Et dont le principal objectif est d’en limiter le développement à coup de propositions iniques. Avec comme dernier exemple en date, une « interdiction » des blockchains Proof of Work (PoW) comme celle du Bitcoin.

Alors que le gouvernement ukrainien n’en revient toujours pas de la générosité de la communauté crypto, le Parlement européen continue sa cabale contre cette économie numérique. Avec un Bitcoin qui s’invite dans l’espace géopolitique mondiale, comme principale arme de libération et de sécurisation monétaire. Car il offre la possibilité aux individus – tous camps confondus – de ne pas avoir à subir les conséquences de la folie des dirigeants de ce monde. Mais cela ne semble pas faire l’unanimité.

Car pendant que le Bitcoin redistribue les cartes du pouvoir en place, l’idiot montre sa technologie Proof of Work (PoS). Ce talon d’Achille du Bitcoin qui est pourtant à l’origine de sa force et de sa résilience face aux attaques numériques et/ou étatiques. Car son réseau a besoin d’électricité pour fonctionner, comme Internet, l’industrie bancaire, les voitures écologiques… Mais de toute évidence, ce dont le Parlement européen ne comprend par l’utilité pollue. Là où le reste ne fait que consommer…

MiCA – Vers une interdiction du Proof of Work (PoS)

Le Parlement européen devait voter en début de semaine au sujet de sa directive MiCA. Cela afin d’harmoniser la réglementation appliquée aux cryptomonnaies sur son territoire. Une étape importante, puisqu’elle aurait permis de l’envoyer à la Commission européenne, afin d’ouvrir les débats sur le sujet. Mais tout ne s’est visiblement pas passé comme prévu. Cela suite à certaines révélations concernant un amendement destiné à interdire les blockchains de type Proof of Work reposant sur l’industrie du minage. Avec comme raison principale, leurs « mécanismes de consensus écologiquement non durables. » Mais en filigrane, l’expulsion programmée du Bitcoin de l’Union européenne à partir du 1er janvier 2025.

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Il n’en fallait pas plus pour déclencher une véritable levée de boucliers de la part de la communauté des cryptomonnaies. Au point de voir ce vote décisif reporté à une date ultérieure indéterminée (de 2 à 4 semaines). Et le président de la commission économique et rapporteur en charge de ce vote, Stefan Berger, obligé de clarifier cette situation. Ce dernier affirmant que « la directive MiCA ne doit pas être interprétée à tort comme une interdiction de facto du Bitcoin. » Preuve évidente et par l’absurde que cela y ressemblait bien !

Le Parlement européen devrait faire preuve de travail

Est-ce une simple et nouvelle stratégie de déstabilisation à l’encontre du Bitcoin ? Selon cette logique usée et éprouvée par la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine. Et qui consiste à attaquer par derrière, car la décentralisation ne permet pas de crucifier un « responsable. » Ou une véritable motivation écologique portée par une « coalition de gauche » qui ne voit pas les dégâts liberticides qu’elle comptabilise uniquement en kWh ? Difficile de se faire une opinion, face à la légendaire agressivité réglementaire de l’Europe vis-à-vis des cryptomonnaies.

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Car cette industrie du minage repose de plus en plus souvent sur la consommation de surplus énergétiques issus de sources renouvelables. Ce qui n’empêche pas certains pays comme la Suède de poursuivre cette cabale à l’encontre du Bitcoin. Cela en préférant, contre toute (éco)logique, le voir aller « polluer » (consommer) ailleurs. Une industrie également chassée de Chine l’année dernière, pour le plus grand bénéfice de l’indépendance de son réseau. Car, comme le souligne l’Adan, l’enjeu dans le domaine n’est pas qu’une simple question de kWh.

« Une interdiction ou des restrictions inappropriées du PoW affecteront significativement la compétitivité de l’Europe dans le domaine du numérique, alors que l’Europe a déjà un long retard à couvrir dans le secteur du minage de crypto-actifs. Abandonner à des entités non-européennes la capacité de sécuriser la puissance de calcul – et ainsi de valider l’exécution de toutes les transactions dans le futur monde économique numérique – soulève un risque majeur en termes de souveraineté : l’Europe sera entièrement dépendante d’acteurs étrangers pour soutenir son économie numérique.« 

Adan

MiCA – Soutien à l’innovation vs régulation

Est-ce que ce report permettra aux membres du Parlement européen d’ouvrir les yeux sur les enjeux politiques et économiques majeurs liés au Bitcoin ? Car l’interdire est tout simplement impossible. Il serait donc temps de se faire une raison. Et d’enclencher pour de vrai la partie « soutien à l’innovation » que prétend avoir ce MiCA. Mais également d’oublier cette ridicule « protection des investisseurs » qui n’a plus aucun sens. En particulier lorsqu’on constate la capacité de résilience monétaire que cette cryptomonnaie impose face à la situation actuelle en Ukraine. Mais ce n’est peut-être pas ce genre de protection incontrôlable que le Parlement européen souhaite défendre…

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