Qu’est-ce que la « tokenomics » d’une cryptomonnaie ?

Le secteur des cryptomonnaies est parsemé de mots obscurs tirés d’un jargon parfois difficile à comprendre. En effet, les nombreuses innovations développées dans le cadre de cette économie numérique nécessitent de trouver des termes adéquats pour les définir. Et parmi les plus importants à comprendre avant de se lancer dans cette aventure figure la notion de « tokenomics. » Une stratégie dont la principale motivation est de ne surtout pas faire comme les monnaies fiat : mettre toujours plus d’unités en circulation. Et cela peut rapidement se concrétiser par des rendements très attractifs.

L’un des principaux intérêts du secteur des cryptomonnaies est de redonner le pouvoir monétaire aux individus. Un simple détail – voire une hérésie – pour certains, mais une véritable révolution historique dont le maître mot reste sans aucun doute le Bitcoin. Car jusqu’à présent, la gestion de ce que l’on connaît sous la forme des monnaies fiat revenait uniquement aux instances dirigeantes comme c’est le cas actuellement avec les Banques centrales.

En effet, les cryptomonnaies opposent un caractère communautaire et décentralisé à une logique monétaire hautement centralisée et déterministe. Car il était jusqu’à présent presque impossible d’échapper à la monnaie imposée dans une zone géographique donnée. Et afin de parfaire cette déconstruction en marche, un autre paramètre important est rapidement apparu comme incontournable : définir une tokenomics en lien à chaque cryptomonnaie.

Cryptomonnaies

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Tokenomics – Un principe lié à l’inflation ?

Tout le monde sait à peu près ce qu’est l’inflation. Avec comme principale conséquence, une hausse des prix et une baisse du pouvoir d’achat, le plus souvent déclenchée suite à une dissolution de la valeur de chaque unité de la monnaie locale. Et les conséquences peuvent être dramatiques, comme dans le cas du Venezuela qui enregistre le pire record dans le domaine avec une hausse de 400% depuis le début de l’année.

Un fait tout à fait significatif lors de la récente « gestion » de la crise US par la Réserve fédérale des États-Unis, avec comme seule véritable solution le principe du « resserrement monétaire. » C’est-à-dire une diminution a posteriori des crédits à l’origine de la création de nouvelles unités monétaires. Et finalement une simple question : comment peut-on prétendre au principe de « confiance » lorsque la valeur d’une monnaie est directement liée à sa quantité disponible. Surtout si l’on considère que ce montant n’est pas bloqué ni même réellement contrôlé par ceux qui en subissent directement la gestion centralisée : la population soumise à son influence déterministe.

Bitcoin

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Et c’est à ce moment qu’interviennent les cryptomonnaies. Avec comme principale innovation une quantité dont la limite – totale ou en circulation effective – est déterminée par avance. Un bon moyen de savoir quelle sera sa répartition initiale. Mais également d’estimer le potentiel de hausse de chaque unité en fonction de critères précis.

Tokenomics – Limiter le nombre d’unités

Dans le domaine de la tokenomics, les projets de la DeFi font figure de principaux acteurs du fait du caractère décentralisé de leurs protocoles. Car l’émission d’une cryptomonnaie se fait bien souvent avec une vocation communautaire, afin de régler certains services rendus ou de permettre à ses détenteurs de voter les décisions importantes.

Mais l’exemple le plus frappant reste toutefois le Bitcoin et sa quantité limitée à 21 millions de BTC à terme, pas un de plus. Un modèle présenté comme déflationniste car l’émission de ses unités baisse avec le temps au moment de chaque halving. Une étape qui intervient tous les 4 années en moyenne et qui implique une division par 2 des revenus de ses mineurs, seules entités en mesure de créer de nouveaux BTC.

Un statut auquel peut prétendre depuis peu la cryptomonnaie ETH du réseau Ethereum. Cela suite à une modification notable de sa tokenomics du nom de EIP-1559. Car cette implémentation innovante implique la destruction (burn) d’une partie des frais prélevés lors de chaque transaction sur sa blockchain, avec comme conséquence directe une baisse de sa quantité disponible (jusque là illimitée) lors de période de forte activité.

Ethereum

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Car dans les faits le principe est assez simple : moins la quantité d’unités est importante plus le prix de la cryptomonnaie peut être amené à grimper haut. Bien évidement cela ne fonctionne que dans le cas de projets solides proposant des cas d’usage appréciés et reconnus. Avec à l’extrême opposé, la horde des shitcoins bien souvent affublés de centaines de milliards d’unités. Cela principalement afin de pouvoir déclencher l’euphorie des investisseurs lorsqu’ils en achètent des quantités astronomiques pour quelques dollars seulement.

Tokenomics – Quel intérêt pour les cryptomonnaies ?

Pour mieux comprendre le principe de « tokenomics » il faut revenir à ses origines. Car il s’agit dans les faits d’une contraction des termes « token » et « economics. » C’est à dire les règles économiques sous-jacentes des fameux jetons (cryptomonnaies) initialement développés sur le réseau Ethereum avec la norme ERC-20. Avec une logique qui va bien au delà de la simple quantité de cryptomonnaies émises.

Et tout cela est le plus souvent publié dans le white paper de la cryptomonnaie (ou du projet) concernée, sous la forme suivante :

En effet cela concerne la plupart du temps le nombre d’unités, mais également la répartition de ces dernières, la mise en place d’un potentiel airdrop et la fréquence de son émission dans le cadre d’une procédure différée de type récompense. Une rémunération qui peut être due dans le cadre d’une activité de sécurisation d’un réseau (mineurs ou validateurs) ou de la fourniture de liquidités pour un protocole comme une plateforme décentralisée ou une structure de prêt (lending).

Tokenomics – Une histoire de potentiel

Ce principe de tokenomics est donc primordial dans le secteur des cryptomonnaies. Car il permet de définir les principales règles de fonctionnement en vigueur dans le cadre de leurs créations, mais également de leurs développements futurs.

Une donnée très importante à connaître avant d’investir. Car ce n’est pas la même chose de placer ses fonds sur un projet identique avec un jeton à un prix équivalent lorsque l’un d’entre eux à 3000 unités et l’autre 300 000 000 000 ! En effet, le premier a un potentiel de hausse bien largement supérieur…

Blockchain

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Mais d’autres éléments en lien à ce principe de tokenomics entrent également en compte. Comme par exemple le nombre de baleines détenant une quantité suffisante de cryptomonnaies pour influer sur son cours. Ou encore la part de cette quantité considérée comme « illiquide, » c’est-à-dire bloquée dans des portefeuilles dont l’objectif est la conservation sur le long terme. Cela au même titre qu’un changement de tokenomics peut rapidement transformer un projet prometteur en un placement à fuir… et inversement.

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