Suède vs Bitcoin – Vers une interdiction du minage de BTC pour raisons écologiques ?

08 novembre 2021 - 11:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

L’adoption dont bénéficie le Bitcoin se trouve actuellement à la croisée de deux chemins. Avec d’un côté de fervents défenseurs prêts à tout pour en porter le développement comme moyen de paiement à un niveau mondial. Et de l’autre des structures le plus souvent gouvernementales qui tentent de casser cette dynamique à coup de rejets symboliques. Tout cela reposant principalement sur des motivations plus que discutables et des raisons qui le sont tout autant. Et comme il devient presque ridicule de le critiquer en le stigmatisant comme outil de prédilection des criminels, voici venu le temps de l’argumentaire politique version greenwashing de cerveau.

Il est (encore) facile de se positionner contre le Bitcoin en arborant la fière armure du défenseur de tout ce qui peut permettre de le dénigrer. Une liste de raisons qui s’allonge et évolue en fonction de l’invalidation des dernières tentatives pour essayer d’en casser la dynamique de développement. Avec comme nouvelle arme de destruction massive, une prétendue catastrophe écologique en cours qu’il faudrait arrêter de toute urgence. C’est en tout cas ce que hurlent à qui veut bien l’entendre la plupart des organismes juste bons à interdire les pailles en plastique pour tenter de sauver la planète. Mais étrangement, dans le cas du Bitcoin il semble y avoir consensus.

Et au lieu d’accompagner le développement de son industrie du minage pas plus énergivore qu’une autre, la tendance reste à l’interdiction pure et simple. Au point de se demander s’il est réellement question de consommation d’électricité ou si la véritable motivation n’est pas ailleurs. Pour preuve : l’absence de décisions du même genre, ou pour l’année 2176, face à d’autres industries (plus) polluantes. Et dont l’interdiction pourrait permettre d’obtenir des résultats écologiques bien plus significatifs. Mais tenir ce genre de discours range inévitablement dans la case des maximalistes du Bitcoin. Et de toute façon, il faut en interdire le minage. Cela même – ou surtout – si ses mineurs tentent de se tourner vers des sources d’énergies renouvelables. C’est en tout cas le message envoyé par la Suède…

La Suède pourrait interdite le minage du Bitcoin

La cabale contre le Bitcoin surfe sur la vague d’une « écologie » plus proche d’une stratégie de greenwashing opportuniste qu’autre chose. Avec un Elon Musk en chevalier blanc de ce combat pour une industrie du minage plus respectueuse de l’environnement. Et un beau couteau planté dans le dos du Bitcoin seulement quelques semaines après avoir annoncé l’accepter comme paiement pour ses voitures électriques. Car les amateurs de BTC ne sont plus (uniquement) des criminels du dark web amateurs de blanchiment d’argent. Ce sont maintenant de méchants pollueurs responsables de l’extinction de tout ce qui peut lui donner mauvaise presse. Avec au moins une ligne directrice qui reste similaire : le Bitcoin c’est mal !

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« L’Autorité suédoise de surveillance financière (…) considère que certains aspects des crypto-actifs posent problème. Les risques pour les consommateurs sont importants et ils sont couramment utilisés à des fins criminelles telles que le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les paiements par ransomware. Les crypto-actifs ont également un impact négatif important sur le climat, car l’exploitation minière entraîne à la fois d’importantes émissions de gaz à effet de serre et menace la transition climatique qui doit se produire de toute urgence. C’est alarmant, et ils doivent donc être réglementés. » – Autorité suédoise des marchés financiers

Un exercice de style difficile auquel viennent de se prêter deux agences suédoises en charge de la protection de l’environnement et de la surveillance financière. Quel rapport ? Le Bitcoin, bien sûr. Et une « exploitation minière à forte intensité énergétique (qui) devrait donc être interdite. » C’est en tout cas ce qu’affirment ces deux organismes qui ne manquent pas de présenter le caractère « discutable » de l’avantage social offert par ces cryptomonnaies (une nouvelle fois, quel rapport ?). Et une consommation électrique pour le Bitcoin et Ethereum que l’Université de Cambridge et Digiconomist estiment comme « environ deux fois supérieure en un an à l’ensemble de la Suède. » Cela du fait de leurs blockchains de type Proof of Work (PoW). Sauf que dans les faits, le caractère décentralisé de ces réseaux rend ce genre de mesures quasi impossible.

Même durable, le minage du Bitcoin c’est mal !

Bien évidemment, l’industrie du minage de ces cryptomonnaies entraîne une consommation d’énergie. Mais son importance reste relative et surtout proportionnelle à l’intérêt qu’on veut bien leur reconnaitre. Car si l’on imagine que le Bitcoin va permettre une émancipation des individus face au contrôle monétaire des gouvernements et banques centrales, la facture devient tout de suite plus acceptable. Mais s’il ne s’agit que de créer des monnaies « utilisées à des fins criminelles telles que le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les paiements par ransomware » tout devient clairement différent. Sauf que cette présentation caricaturale et répétitive du Bitcoin ne tient plus face à de nombreuses études et déclarations sur le sujet. Une argumentation qui permet donc de remettre sérieusement en doute le sérieux des « données » avancées à propos de son impact écologique supposé…

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Un constat qui soulève une nouvelle fois le spectre de la concurrence monétaire que représentent les cryptomonnaies. Surtout si l’on considère que dans le même temps, ces deux organismes suédois expliquent que le minage du Bitcoin ne doit pas accéder à leur électricité issue de sources renouvelables. Car « une utilisation accrue de cette énergie par les mineurs menace notre capacité à respecter l’Accord de Paris. » Et cela malgré le fait qu’une telle interdiction pourrait à terme « conduire à la délocalisation des producteurs de cryptomonnaies dans d’autres pays, ce qui pourrait entraîner une augmentation globale des émissions de carbone. » Comme quoi, il n’est définitivement pas question (que) d’écologie dans cette affaire !

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