Gagner 625 000$ en cassant l’anonymat du Monero (XMR)

11 septembre 2020 - 17:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Il y a deux points précis dans l’univers des cryptomonnaies qui mettent la patience des instances de régulation à rude épreuve actuellement. Le premier se nomme stablecoin et offre les avantages d’une monnaie sans les inconvénients des leurs. Le second se nomme le Monero (XMR) et ses petites copines anonymes qui permettent de disparaître de leurs radars. Et dans ce dernier cas, les services des impôts américains (IRS) passent à l’attaque. 

L’univers des cryptomonnaies se construit en partie sur le fait de ne pas répondre aux exigences des instances de régulation. Non pas pour en provoquer la colère, mais simplement car elles échappent au principe de contrôle et de centralisation nécessaire à la mise en place de leurs « services. » Une réalité qui est à l’origine d’un rapport de force récurrent et historique dans le domaine. Mais une éthique qui est l’ADN de cet univers aux accents libertaires et égalitaristes. 


La DeFi joue à cache-cache avec la SEC

Une incompatibilité systémique qui a tendance à déclencher des opérations punitives qui prennent souvent la forme de véritables chasses aux sorcières. Et quand ce n’est pas la SEC et sa cabale contre les Initial Coin Offerings (ICO), ce sont les services des impôts américains (IRS) qui passent à l’attaque sous la forme d’un hackathon gouvernemental plus que douteux. Ce dernier faisant l’objet d’une opportunité officielle de contrat intitulé « Outil IRS de traçage des cryptomonnaies. »

L’anonymat est-il problématique ?

Certaines études ont récemment démontré que les utilisateurs de cryptomonnaies ne se soucient pas assez de leur anonymat et de la protection de leurs données privées. En particulier si l’on considère les outils qui leurs sont offerts dans le domaine et qui ne trouvent pas (assez) d’utilisateurs. C’est le cas des cryptomonnaies dites anonymes comme le Monero (XMR) ou le ZCash (ZEC) qui sont les plus connues. Sachant que la plupart des autres monnaies numériques de blockchains – Bitcoin compris – ne permettent pas de bénéficier de ce service.


mini-bitcoin-confidentialité

Ces monnaies anonymes controversées sont bien souvent associées à des activités criminelles, parfois plus du fait de préjugés activement entretenus que d’une réalité effective. Car l’anonymat dérange dans notre société de la vie privée étalée au grand jour. Et en revendiquer le droit fait de l’utilisateur un criminel en puissance. Mais il est impossible de nier que la protection qu’elles offrent est détournée à des fins criminelles. Une réalité qui touche malheureusement tous les projets reposant sur plus de liberté et moins de contrôle.

« Il existe actuellement des ressources d’enquête limitées pour le traçage des transactions impliquant des cryptomonnaies de confidentialité telle que Monero ou d’autres transactions hors chaîne qui fournissent la confidentialité aux acteurs illicites. » – IRS

Il reste important de préciser qu’une volonté de protection de ses activités et données privées ne constitue pas (encore) un délit. Et qu’en utiliser les outils ou en encourager l’existence ne revient pas à en légitimer les usages frauduleux ou criminels. 

Casser le Monero (XMR) pour 625 000$

Quoi qu’il en soit, le gouvernement et ses instances de régulation n’aiment pas perdre la trace des flux monétaires. Et l’arrivée souvent poussive des monnaies numériques de Banques centrales (CBDC) ne va rien arranger dans le domaine. Une volonté qui s’affirme dernièrement avec la mise en place officielle d’une offre destinée à casser l’option d’anonymat offert par ces cryptomonnaies de confidentialité.

« L’IRS-CI recherche une solution avec un ou plusieurs sous-traitants pour développer des outils innovants permettant le traçage et l’attribution des pièces de confidentialité. » – IRS

Cet appel d’offres singulier est à destination des professionnels comme des particuliers. Le but étant de soumettre un prototype fonctionnel exposant leur stratégie et les moyens développés pour casser le Monero (XMR). Et dans le domaine l’IRS n’impose aucune forme de limite à la portée de la surveillance de cet outil. 


Cryptojacking super calculateurs Monero

L’exigence de base est de permettre de démasquer les utilisateurs en livrant leurs données personnelles et les informations relatives aux transactions (date, montant…). Mais cet outil peut tout autant offrir un service de calcul  statistique permettant de prédire leur utilisation et la fréquence des opérations par certaines adresses identifiées. 

La date limite de cette opération est fixée au 16 septembre. Toute personne offrant un prototype fonctionnel recevra un premier versement de 500 000$ si ce dernier est accepté dans un délai de huit mois. Les 125 000$ restants seront versés une fois un test effectif validé et approuvé par le gouvernement. 

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