SEC vs staking – « Une voie terrible pour les États-Unis », selon Brian Armstrong

Certaines rumeurs ont l’effet d’une bombe lorsqu’elles sont lâchées. Et c’est très exactement ce qui vient de se produire avec la dernière annonce de Brian Armstrong, emblématique PDG de la plateforme Coinbase. Cela au sujet de sérieuses inquiétudes quant à la volonté de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis d’interdire le staking de cryptomonnaies pour les investisseurs particuliers. Une « voie terrible » pour cette économie numérique décidément bien malmenée par les régulateurs.

09 février 2023 - 10:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

La réglementation du secteur des cryptomonnaies a connu une accélération significative depuis le déclenchement de l’affaire FTX. Avec comme discours officiel, une volonté de lutter contre les supposées dérives permanentes de cet écosystème numérique. Et comme réalité plus officieuse, des instances de régulation américaines, comme la SEC, en fâcheuses postures suite à leurs accointances douteuses avec Sam Bankman-Fried, ex-PDG de la plateforme FTX.

Mais, bien évidemment, la priorité est ailleurs. Avec une stratégie qui consiste à montrer du doigt les problèmes supposés, plutôt que de balayer devant sa porte avec l’honnêteté nécessaire. Raison pour laquelle la Securities and Exchange Commission des États-Unis vient d’annoncer un tournant décisif pour 2023 dans le cadre de sa gestion du secteur des cryptomonnaies. Une orientation que le PDG de la plateforme Coinbase envisage comme « une voie terrible ».

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SEC vs staking – « Une voie terrible pour les États-Unis »

Cette affaire à commencé par de simples rumeurs dévoilées cette nuit sur Twitter par Brian Armstrong, PDG de la plateforme Coinbase. Cela au sujet d’une volonté de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis de s’intéresser de plus près au staking de cryptomonnaies. Cette opération de jalonnement qui consiste, la plupart du temps, à déposer ses avoirs numériques dans des protocoles décentralisés afin de fournir de la liquidité en échange de rendements souvent attractifs. Et dont le principal exemple reste la blockchain Ethereum, depuis son passage historique au Proof of Stake.

« Nous entendons des rumeurs selon lesquelles la SEC souhaiterait se débarrasser du crypto staking aux États-Unis pour les clients de détail. J’espère que ce n’est pas le cas, car je pense que ce serait une voie terrible pour les États-Unis si cela était autorisé« 

Brian Armstrong

Une réglementation encore à confirmer. Mais qui a néanmoins tous les détails d’une stratégie digne du patron de la Securities and Exchange Commission. Car son obsessionnel président, Gary Gensler, avait récemment annoncé voir dans ces opérations de staking (comme partout où il regarde) une nouvelle forme de titres financiers (securities). Au point d’avoir fait plier sa concurrente directe, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), en décembre dernier à propos du statut d’Ethereum. Car seul le Bitcoin semble respecter le cadre légal d’une « marchandise » (commodities).

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SEC vs staking –

Pour le moment, ces rumeurs dévoilées par Brian Armstrong n’ont pas encore été confirmées par la SEC. Avec un objectif pourtant évident de la part de Gary Gensler : mettre la main – et appliquer sa réglementation – sur les 42 milliards de dollars de cryptomonnaies déposés en staking au cours de quatrième trimestre de l’année dernière. Un chiffre estimé par la structure Staked. Avec des récompenses versées à hauteur de 3 milliards de dollars sur cette période.

« Le staking est une innovation vraiment importante en crypto. Il permet aux utilisateurs de participer directement à l’exécution de réseaux cryptographiques ouverts. Le jalonnement apporte de nombreuses améliorations positives à l’espace, notamment l’évolutivité, une sécurité accrue et une empreinte carbone réduite« 

Brian Armstrong

Tout cela avec un problème évident en lien à la décentralisation que cette activité permet de maintenir dans le secteur des cryptomonnaies. Car la SEC souhaite simplement en interdire l’accès aux investisseurs particuliers, histoire de réserver ce gâteau aux structures institutionnelles. Et impossible d’ignorer à quel point cette formule a été dommageable pour la résistance à la censure du réseau Ethereum.

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Une réglementation qui démontre à quel point le staking reste une opération incomprise des instances de régulation, comme l’explique Alison Mangiero, directrice exécutive de la Proof of Stake Alliance (POSA). Car il ne s’agit pas d’une formule de prêt avec laquelle elle est souvent confondue. En effet, ce jalonnement de cryptomonnaies est « un moyen pour quiconque de se joindre à la sécurité des réseaux Proof of Stake (…) au cœur de la croissance continue de l’Internet mondial décentralisé (Web3)« . Et comme l’explique Brian Armstrong, pour conclure cet article :

« La régulation par la force ne fonctionne pas. Cela encourage les entreprises à opérer à l’étranger, comme dans le cas de FTX« 

Brian Armstrong

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