La banque centrale du Nigéria ordonne l’interdiction des cryptomonnaies

06 février 2021 - 15:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

La régulation autour des cryptomonnaies est aussi volatile que son marché. Et elle a une forte tendance à s’intensifier en période de hausse généralisée comme c’est le cas actuellement. La plupart du temps du fait des banques centrales qui contrôlent la monnaie d’un pays ou d’une zone géographique spécifique. Ces dernières y voyant une fuite de capitaux et un risque pour leur hégémonie territoriale et le déterminisme monétaire qu’elles imposent. Réalité qui vient de toucher le Nigéria de plein fouet…

Les tentatives de régulation qui entourent l’univers des cryptomonnaies sont la plupart du temps hasardeuses. En grande partie car elles reposent sur des arguments qui sont soit irrecevables, soit caricaturaux… ou les deux. Le tout animé par des velléités liées à une concurrence monétaire qui ne dit pas son nom, mais impose clairement ses exigences. 

Une réalité qui ne connaît pas de frontière et qui se conjugue au bon vouloir des régulateurs concernés. Raison pour laquelle la nomination de la Sénatrice Cynthia Lummis au Comité bancaire du Sénat américain est une très bonne nouvelle dans le domaine. Mais qui n’empêchera pas la récente interdiction des cryptomonnaies formulée par la banque centrale du Nigéria. Et les raisons sont… classiques ! 

Interdiction de négocier des cryptomonnaies

L’annonce est tombée comme un couperet. Et elle a d’autant plus d’importance qu’elle touche un territoire d’Afrique. Une zone qui offre un espace de développement privilégié pour les cryptomonnaies. Cela en termes d’alternative à des systèmes monétaires souvent défaillants. Et à une corruption qui nécessite de pouvoir protéger ses fonds. Le tout porté par des infrastructures qui ont le loisir de pouvoir passer directement à la case numérique. Mais visiblement pas tant que cela.


Pourquoi l’Afrique pourrait être le meilleur terrain de développement des cryptomonnaies ?

Il s’agit dans les faits d’une circulaire qui a été rédigée à l’attention de toutes les banques et institutions financières du territoire nigérien. Et qui exige sans délai que tous les comptes de leurs clients entretenant une relation avec l’univers des cryptomonnaies soient clôturés. Un refus de leur part entraînant la mise en œuvre de sanctions.

« Suite aux directives réglementaires antérieures sur le sujet, la Banque souhaite par la présente rappeler aux institutions réglementées qu’il est interdit de négocier des cryptomonnaies ou de faciliter les paiements pour les échanges de cryptomonnaies. » – Banque centrale du Nigéria

Un soupçon de Bruno Le Maire

Les raisons invoquées pourraient presque faire sourire si les conséquences n’étaient pas aussi graves. Et il semble que Bruno Le Maire fasse office de source d’inspiration inattendue dans le domaine. Cela en ayant récemment livré sa savoureuse recette un poil indigeste du mélange sans nuance des cryptomonnaies avec le terrorisme et/ou le blanchiment d’argent. Pourquoi se limiter quand l’inspiration se présente !


La banque centrale du Nigéria ordonne l'interdiction des cryptomonnaies

Une exigence qui fait écho au récent projet de loi qui vise à interdire les cryptomonnaies en Inde. Et qui donne le ton sur la démarche d' »adoption » que certains pays adoptent à l’égard de ce qui se dessine pourtant comme l’avenir de la finance. Tout particulièrement pour le Nigéria qui figure en seconde position des plus importants marchés de paiements en Bitcoin de type P2P juste après les États-Unis. 

Quoi qu’il en soit, cette décision va mettre un frein au développement des projets en relation aux cryptomonnaies sur le territoire du Nigéria. Mais également à un marché qui enregistrait des chiffres de progression très prometteurs. Mais c’est sans compter sur les options de trading via le Ligthning Network et la quasi-impossibilité de bannir ces actifs numériques d’un territoire. Une affaire à suivre…

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche