Australie – Un projet de loi pour contrôler les stablecoins et le yuan numérique
19 septembre 2022 - 16:30
Temps de lecture : 3 minutes
Par Hugh B.
Les cryptomonnaies « classiques » sont presque devenues un problème secondaire pour les instances de régulation. Car la véritable épine numérique dont ils se soucient actuellement prend la forme des nombreux stablecoins en train de s’imposer dans cette économie naissante. Avec des géants actuels comme l’USDT et Tether ou l’USDC de Circle dont la force de frappe finit par faire trembler le principe même de décentralisation de cet écosystème. Au point de voir de nombreux projets de loi tenter d’en contrôler la circulation et le développement. Mais également un sénateur australien proposer ce type de réglementation en les rangeant aux côtés du yuan numérique chinois…
L’émergence des stablecoins est devenue un élément central de l’économie numérique construite autour des cryptomonnaies. Tout d’abord suite à l’effondrement historique de sa version UST, entraînant avec lui 40 milliards de pertes et la disparition presque totale de l’écosystème Terra (devenu Terra Classic – LUNC). Mais également avec la prolifération de ces offres initiées de toutes parts par des réseaux comme Tron (TRX) ou des protocoles emblématiques comme Aave (AAVE).
Une réalité qui semble effrayer les détenteurs actuels de l’autorité monétaire mondiale. Car ces offres privées, et de plus en plus décentralisées, sont des concurrentes directes aux monnaies sur lesquelles elles s’adossent – principalement le dollar USD. Tout en offrant bien souvent des services plus efficaces et rapides, principalement dès qu’il s’agit de franchir une frontière. Raison pour lesquelles un sénateur australien vient de rédiger un projet de loi pour tenter d’endiguer cette déferlante, au même titre que le développement du yuan numérique chinois.
Australie – Réglementation pour les stablecoins
Depuis quelques semaines, le gouvernement australien a décidé de briser son silence sur le sujet des cryptomonnaies. Une décision qui fait suite à une absence presque totale de communication dans le domaine, animée par de nombreuses hésitations sur la marche à suivre. Et de toute évidence, la tendance est à l’alignement vis-à-vis des politiques mises en place un peu partout dans le monde. Avec, dans le cas présent, une volonté de réglementer le secteur des stablecoins, mais également – et probablement en relation à cela – des opérations d’échange de cryptomonnaies.
Tout cela à l’aide d’un projet de loi récemment rédigé par le sénateur libéral Andrew Bragg, qui tente de remédier, selon ses termes, à « l’inaction » du gouvernement précédent. Mais parfois le manque d’intérêt n’est pas nécessairement une si mauvaise chose. Car dans le cas présent cela se résume à inscrire l’Australie dans « le rythme de la course mondiale à la réglementation des actifs numériques. » Et la tendance générale dans le domaine est tout sauf permissive…
Stablecoin et yuan numérique – Un étrange amalgame
Et dans les faits, il s’agit principalement de contrôler le marché des stablecoins. Cela en exigeant de la part de leurs émetteurs qu’ils détiennent les devises australiennes ou étrangères « en réserve dans une banque australienne ». Avec l’émission de rapports fréquents sur l’état et l’évolution de ces avoirs de sécurité indispensables. Cela afin d’éviter le risque d’insolvabilité qui pèse sur la version USDT de Tether depuis des années.
Tout cela accompagné d’une mention assez surréaliste du yuan numérique, qui laisse imaginer le degré de connaissance de ce sénateur dans le domaine. Tout en précisant que ce dernier doit être étroitement contrôlé, en divulguant l’identité des « facilitateurs de l’e-Yuan en Australie ». Car, et là il a tout à fait raison, il s’agit de « la toute première CBDC publiée par une banque centrale d’une grande économie. » Mais rien à voir de près comme de loin avec un stablecoin du secteur des cryptomonnaies !
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