Le Bitcoin (BTC) et la course à l’armement numérique, la Chine de nouveau impliquée ?

27 novembre 2019 - 08:17

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Le Bitcoin est en chute libre, passant sous la barre des $6 600 il y a quelques jours. Sa descente est amorcée et prend la direction de la zone de panique de niveaux encore plus bas. Dans ce contexte, une analyse diffusée par la chaîne américaine d’information financière en continu CNBC, aborde la question sous un angle intéressant. Nous serions dans une course à l’armement numérique, orchestrée par la Chine. Voici le pitch de cette hypothèse, aux accents de film d’action hollywoodien.

C’est une hypothèse, avancée par un certain Brian Kelly, fondateur d’une entreprise éponyme de placements financiers. Elle implique la Chine et ses positions récentes en faveur de la blockchain, mais toujours pas des cryptomonnaies. Rien de bien nouveau dans cette information. En effet, beaucoup d’analystes s’accordent à dire que la chute actuelle du Bitcoin est liée à une manipulation chinoise. Le marché est victime de ces mouvements, induits par de grandes entités financières ou institutionnelles. C’est un fait !

Bitcoin BTC Chine armement numérique

La faute de la Chine

Cette interview pose la question du Bitcoin, et de la manipulation de son cours, sous un angle nouveau. L’ambiguïté du gouvernement chinois, vis-à-vis des cryptomonnaies, est mise en avant. Sa position récente en faveur de la technologie blockchain a eu un réel impact dans l’univers crypto (au niveau des valorisations). Mais Brian Kelly explique que sa fermeté à l’égard des cryptomonnaies et du Bitcoin, est la raison de cette chute du cours du BTC.

« Cela a incité les spéculateurs à commencer à vendre … et nous en sommes à une baisse de 16% pour la semaine (fin de semaine dernière). » – Brian Kelly

Cette position « blockchain, mais pas de cryptomonnaies » est présentée comme absurde, et impossible à tenir sur le long terme. En effet, les cryptomonnaies constitueront un élément crucial de la mise en œuvre de la technologie blockchain dans le monde entier. La Chine ne pourra pas s’y opposer éternellement, au risque de ne pas prendre le train en marche. Cette réalité évidente laisse penser que la position actuelle de la Chine pourrait n’être qu’une stratégie, visant à déstabiliser le cours de la principale monnaie numérique.

Le minage du BTC en question

Un autre point abordé dans cette interview concerne le minage du BTC. La forte chute du cours entraîne inévitablement un repositionnement stratégique des acteurs du Bitcoin. Les mineurs sont en première ligne. Lorsque le prix descend trop bas, ils débranchent leurs machines pour ne pas perdre d’argent. Car le Bitcoin a un coût énergétique élevé, qui peut les mettre rapidement dans une position de non-rentabilité.

Hashrate Bitcoin

Source : www.blockchain.com

Lors de la chute qui suivit le Bull-Run de 2018, ce sont quelque 800 000 mineurs qui éteignirent leurs machines, dans l’attente d’une remontée du cours du BTC. C’était il y a presque exactement un an, et le Bitcoin s’échangeait alors contre $3 700. Pour donner un ordre d’idée, le site MarketWatch a calculé le prix de revient du minage par pays, car il est directement lié au prix local de l’électricité. Ainsi, le coût de l’électricité utilisé pour extraire un bitcoin est supérieur à 6 920€ en France. Mais il n’est que de 2 600€ en Chine. Il n’est pas difficile de comprendre le problème que commence à poser le cours actuel du BTC dans le domaine.

Vers un « armement numérique » ?

Cette théorie n’est pas nouvelle et s’oriente vers des débats politiques qui ont été récurrents ces derniers mois. Elle met en avant la position des gouvernements vis-à-vis de la cryptomonnaie, et plus particulièrement des stablecoins. Ces monnaies stables connaissent un succès grandissant. En mars de cette année, une étude de Binance Research  faisait état d’un recul significatif de la domination du Bitcoin sur le marché, au profit de jetons comme Tether (TUSD) ou USDC. Un signe important que les acteurs de l’économie mondiale n’ont pas tardé à saisir. Les exemples les plus parlants sont Facebook et son Libra avorté, ou Telegram et son GRAM, qui tente de résister aux multiples interdictions étatiques. Cette vague actuelle de stablecoins n’est pas juste une mode, mais bien un enjeu de pouvoir en pleine construction.

La Chine est au premier plan de cette stratégie, avec son projet de crypto-yuan, dont la sortie se veut imminente. Elle pourrait être le premier pays à développer sa monnaie numérique stable. Ne serait-ce pas là une bonne raison de manipuler le cours du BTC à la baisse ?

 

➡️Suivre CryptoActu sur Telegram et sur Youtube

[the_ad_placement id= »footer-temporaire »]

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche