Gagner du Bitcoin (BTC) au lieu de l’acheter, la solution d’Andreas Antonopoulos

02 mai 2020 - 17:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

Lorsqu’il est question du Bitcoin (BTC), il est parfois nécessaire de se tourner vers les figures emblématiques et historiques de son développement. C’est le cas d’Andreas Antonopoulos, fervent défenseur de la première heure de l’esprit fondateur de cette cryptomonnaie, aujourd’hui au centre de la cryptosphère. Un point de vue qui a le mérite de prendre du recul, dans un univers souvent trop centré sur les courbes de prix. Entre halving, adoption de masse et économie mondiale…

Andreas Antonopoulos est un acteur très présent dans l’univers des cryptomonnaies, et tout particulièrement en relation au Bitcoin (BTC). Il s’inscrit dans son sillage depuis 2012, offrant des analyses censées et souvent pleines de bon sens. Il est également l’auteur du livre à succès Mastering Bitcoin: Programming the Open Blockchain. 

Le halving du Bitcoin qui approche à grands pas ne pouvait qu’être l’occasion de s’intéresser à sa vision de la situation actuelle et de l’avenir qui se dessine, une fois cette échéance passée. Un point qu’il aborde parmi d’autres, dans une récente interview.

Cryptomonnaies VS monnaies FIAT

L’idée est très répandue dans la cryptosphère. Elle alimente bon nombre de spéculations de toutes sortes sur le supposé remplaçant du dollar, ou de toute autre monnaie FIAT de banque centrale. Une théorie d’anticipation qui peut paraître très séduisante, mais à laquelle Andreas Antonopoulos met un frein immédiat.

« L’ère d’un système monétaire monopolistique où vous êtes né dans une monnaie, et c’est la seule monnaie que vous pouvez utiliser (…) est morte le 3 janvier 2009 avec l’introduction du Bitcoin. Maintenant, nous parlons d’un monde de choix. » – Andreas Antonopoulos

Selon lui, les monnaies nationales ne sont pas vouées à disparaître au profit d’une quelconque cryptomonnaie. Le véritable point est qu’à l’avenir chaque individu aura le choix de la devise qu’il souhaitera utiliser. Fini le déterminisme monétaire qui fait d’un individu né dans une partie du monde un utilisateur de la monnaie du gouvernement dont il dépend. Il compare cela au Web qui permet aux internautes de choisir leur moteur de recherche ou leurs logiciels favoris en toute indépendance.

Une avancée qu’il impute très clairement à l’apparition du Bitcoin, présenté comme une monnaie encore jeune. Cela impliquant un manque de maturité évident de son système d’utilisation qui est encore trop complexe et nécessite une implication encore trop importante de ses utilisateurs. Andreas Antonopoulos envisage la fin de cette situation grâce à la mise en concurrence grandissante qui existe avec les cryptomonnaies et les monnaies FIAT.

La politique monétaire actuelle

Impossible de ne pas parler de la situation économique actuelle. Un point sur lequel Andreas Antonopoulos a un avis très tranché. Ce dernier rejette catégoriquement l’idée de renflouement mis en place par les gouvernements. Dans cette optique, les actionnaires devraient tout simplement perdre leur argent, car ils connaissaient les risques d’un jeu où il n’est pas possible de toujours gagner, comme c’est le cas actuellement.

« Il s’agit essentiellement d’un transfert de risque sur les classes moyennes, volées pour pouvoir rembourser les multinationales les plus riches. » – Andreas Antonopoulos

La situation historique que l’on traverse reste cependant un véritable plaidoyer en faveur des alternatives monétaires au monopole des monnaies d’État. Mais il faudra encore du temps pour que le dollar perde son statut de référence mondiale. Une condition sine qua non à l’avènement des cryptomonnaies.

Gagner du Bitcoin au lieu de l’acheter

Mais tout cela n’est qu’un constat réalisé à un instant T sur la situation en évolution d’une alternative monétaire en puissance. Le mouvement est lancé, l’adoption doit arriver. Mais ce que souligne Andréas Antonopoulos est aussi simple que révolutionnaire. Pour permettre au Bitcoin de devenir la monnaie qu’il mérite d’être, les acteurs de la cryptosphère doivent commencer à lui donner cette place.

L’affirmation s’énonce comme un slogan : « N’achetez pas du Bitcoin, gagnez-le ! » Et elle a l’évidence d’une révélation. Car pour que le Bitcoin et les cryptomonnaies puissent prétendre à devenir des intermédiaires d’échange répandus, ils doivent être utilisés pour autre chose que des placements financiers ou du trading. L’utilisation forge l’outil. Et pour le moment, le Bitcoin manque de forgerons.

Les personnes qui gagnent des cryptomonnaies vont les utiliser et s’y habituer. Ils seront partie prenante d’un système financier alternatif qui fonctionne. Car pour exister, l’univers des cryptomonnaies doit développer sa propre économie parallèle. C’est seulement à ce moment et à cette condition qu’elles pourront commencer à réellement rivaliser avec les monnaies traditionnelles.

Recevez le top 3 de l'actualité crypto chaque dimanche