Russie – Premières sanctions contre des fermes de minage de Bitcoin

21 avril 2022 - 09:00

Temps de lecture : 3 minutes

Par Hugh B.

En cette fin de mois d’avril, le traitement médiatique du conflit en Ukraine commence à devenir moins vendeur que le retour annoncé du Covid. Néanmoins, les sanctions se poursuivent à l’encontre de la Russie et de son économie nationale. Avec en filigrane une plus supposée que réelle utilisation probable des cryptomonnaies afin d’essayer de les contourner. Car il n’y a pas de mauvaise occasion pour tenter de ternir encore un peu plus l’image du Bitcoin. Avec ce petit supplément malhonnête de pouvoir utiliser ses propres allégations infondées pour permettre d’étayer les suivantes. Et comme dernière cible, des fermes de minage de BTC à abattre.

S’il est un fait établi, c’est bien la toute nouvelle position qu’occupe le Bitcoin au sein des conflits internationaux. Une preuve évidente de sa force et de son impact sur l’économie mondiale, que même ses détracteurs ne peuvent plus nier. Avec un gouvernement russe en train de s’amuser à en prétendre la prochaine adoption, comme on cherche à jeter de l’huile sur le feu. Tout cela dans cette cour de récréation géante à laquelle pourrait finalement se résumer notre monde « moderne. »

Et pendant que Poutine prononce le mot « Bitcoin » simplement pour voir défaillir ses adversaires, l’Europe tente de détruire son économie nationale. Avec, en tête de ce cortège mortuaire, notre spécialiste de la question et ministre français de l’Économie et des Finances (et de la Relance ?) Bruno Le Maire. Ce dernier bien décidé à faire des cryptomonnaies la cible de ses attaques en territoire Russe et au-delà. Le tout en pouvant compter sur l’indéfectible soutien du gouvernement américain, en train de s’attaquer aux fermes de minage de BTC.

Russie – Les mineurs de BTC dans le viseur US

Les sanctions appliquées à l’encontre de la Russie ont-elles (toutes) réellement du sens ? Car il ne fait aucun doute que les acteurs de sa politique invasive en Ukraine doivent être les derniers à en souffrir. Et même s’il est indéniable que son incursion en Ukraine reste condamnable, c’est bien plus sa population qui en subit réellement les conséquences. Avec un gouvernement américain fermement décidé à couper toutes possibilités d’y échapper, aussi hypothétiques ou fantasmées soient-elles. Au point de faire des cryptomonnaies l’un des éléments centraux de ses ambitions de verrouillage géographique. Et cela, comme toujours, sans jamais se pencher sérieusement sur la possible mise en pratique effective de ces allégations.

Cryptomonnaies

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Nathalie E. - 02 Mars 2022 - 16:58

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Mais peu importe, car visiblement tout est bon dans les sanctions. Avec comme dernière décision prise dans le domaine, l’inscription de fermes de minage de Bitcoin sur sa liste VIP des « ressortissants russes spécialement désignés » par le Trésor américain. Ces dernières appartenant toutes (pour le moment) à la société BitRiver, sous la forme d’une dizaine de filiales implantées sur son territoire. Et cela sans même prendre la peine de mentionner une quelconque association particulière entre ladite entreprise et le régime de Poutine. Mais peu importe, car de toute évidence la véritable raison est ailleurs…

Sanctions vs mineurs – monétiser les ressources naturelles

En effet, ce n’est pas pour des raisons de rapprochement avec les oligarques russes que cette décision semble avoir été prise. Ni même à propos d’une possible organisation mise en place dans le but de faire sortir discrètement des capitaux de Russie. Il s’agit dans le cas présent d’une volonté très claire de détruire son économie de l’intérieur. Et cela, dans le cas présent, en visant tout particulièrement une industrie du minage de BTC présentée comme « aidant la Russie à monétiser ses ressources naturelles. » Le tout à l’aide « de vastes fermes de serveurs qui vendent de la capacité d’extraction de monnaie virtuelle à l’échelle internationale. »

« La Russie a un avantage comparatif dans l’extraction de cryptomonnaies en raison de ses ressources énergétiques et d’un climat froid. Cependant, les sociétés minières dépendent du matériel informatique importé et des paiements fiduciaires, ce qui les rend vulnérables aux sanctions. (…) Les États-Unis sont déterminés à faire en sorte qu’aucun actif, aussi complexe soit-il, ne devienne un mécanisme permettant au régime de Poutine de compenser l’impact des sanctions.« 

Trésor américain

Et une nouvelle fois, cette industrie associée au Bitcoin devient un enjeu de politique internationale. Avec la volonté affichée par le gouvernement américain de ne pas « permettre au régime de Poutine de compenser l’impact des sanctions » qui lui sont infligées. Et comme le Bitcoin est impossible à arrêter, ils appliquent la méthode préférée des instances de régulation : en l’absence de chef à punir, il faut taper sur les acteurs du secteur. Surtout si l’on considère que s’attaquer à cette cryptomonnaie est actuellement un sport très répandu pour s’acheter une étiquette de sauveteur du monde.

Mais rien de nouveau en Russie, puisqu’il y a quelques mois seulement c’est Poutine lui-même qui voulait interdire le minage de cryptomonnaies sur son territoire. Une industrie qui représente tout de même la troisième du secteur au niveau mondial, derrière les États-Unis et le Kazakhstan. Avec une société BitRiver qui annonçait il y a tout juste quelques semaines être la première entreprise nationale à obtenir une certification officielle à propos de la neutralité de son empreinte carbone. Mais peu importe, c’est une société russe. Et le Bitcoin c’est le mal…

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