Bitcoin (BTC) – le nombre zéro de l’univers crypto

18 avril 2020 - 17:00

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

En cette période de crise financière, le Bitcoin (BTC) est sous haute surveillance. Certains y voient une solution pendant que d’autres perdent leurs convictions sur son rôle de valeur refuge. L’incertitude autour de son cours ne donne raison à personne. Peut-être parce que sa position centrale se résume à autre chose que cela.

Le Bitcoin a une place à part au sein de la cryptosphère. Il en est la porte d’entrée et la vitrine officielle. Tour à tour réserve de valeur et monnaie des terroristes, il se retrouve rangé dans la case qui arrange celui qui en parle. Au point qu’il est parfois nécessaire de se poser la question de l’idéologie qui est abordée en son nom pour l’encenser ou le discréditer. Mais l’analyse que l’on fait d’un objet ne définit pas sa réalité, tout au plus est-il question d’un avis. Et sur le Bitcoin tout le monde a le sien.

Dans un long article en anglais publié sur le site Medium, Robert Breedlove, fondateur de Paralax Digital, pose une question qui a le mérite d’être innovante. Une sorte de mise au point, en cette période de doute généralisé. La création du Bitcoin ne serait-elle pas comparable à l’invention du zéro mathématique, version cryptomonnaie. « Une idée imparable qui change énormément le monde ».

Bitcoin, le zéro de la cryptosphère

Certains pensent que le Bitcoin n’est qu’une cryptomonnaie parmi d’autres. Une question récurrente se résume d’ailleurs à trouver le prochain BTC, pour se construire une fortune en répétant les événements du passé. Le pari est optimiste. Car le Bitcoin est apparu dans un environnement qui n’a rien à voir avec la réalité actuelle.

Et même s’il n’est effectivement qu’une monnaie numérique parmi des milliers d’autres, le zéro n’est lui aussi qu’un nombre dans une série infinie. Pourtant leurs mises en place respectives dans leurs univers ont conduit à des découvertes fondamentales.

« Étant donné que l’argent et les mathématiques sont les deux langues universelles de l’humanité, Bitcoin et zéro sont des constructions essentielles pour la civilisation. » – Robert Breedlove

Une remise en question globale d’un système, qu’il s’agisse de l’argent pour le BTC ou des mathématiques pour le nombre zéro. Un point que Robert Breedlove définit comme commun pour la suite de son étude.

L’histoire du zéro

Le zéro n’est pas un concept acquis de façon innée. Il a été découvert et s’apprend. Un symbole a dû être inventé pour en signifier l’absence par une présence manuscrite. C’est une conception abstraite qui n’a pas d’existence dans le monde physique. Il n’est pas possible d’acheter zéro pomme, mais le fait qu’il n’y en ait aucune doit pouvoir être indiqué clairement. Pour étayer sa démonstration, Robert Breedlove se perd ensuite dans une longue description de 4000 ans d’histoire du zéro, de son invention à nos jours. Et « finalement, zéro est devenu la pierre angulaire du calcul ».

Cette évolution humaine qui amena nos civilisations à définir le zéro tel que nous le connaissons est le résultat d’un enchaînement de choix. Cette notion s’appelle la dépendance au chemin.

« À titre d’exemple simple : vous obtenez un résultat radicalement différent si vous prenez une douche puis vous séchez par rapport à si vous vous séchez d’abord, avant de prendre la douche. » – Robert Breedlove

La dépendance au chemin du Bitcoin

Dans cette optique, le Bitcoin a défini sa propre dépendance au chemin tracé par son (ou ses) créateur.

Bitcoin $BTC dépendance au chemin

Il est apparu au monde comme une technologie unique. Une monnaie numérique décentralisée, émise selon un calendrier précis et dont la quantité est fixée dès l’origine. Il a été mis en place à une époque ou rien de semblable n’existait, ce qui en fait une séquence d’événements non reproductibles.

« En tant qu’expérience de réflexion, considérez que si un « nouveau Bitcoin » était lancé aujourd’hui, il présenterait très tôt une faible sécurité de sa blockchain, car son réseau minier et son taux de hachage devraient partir de zéro. » – Robert Breedlove

Aujourd’hui, il serait impossible de créer un « nouveau Bitcoin », car ses détracteurs et autres attaquants potentiels sont prêts à l’accueillir comme il se doit. Les gouvernements pourraient lui barrer la route avant même qu’il ne puisse se développer et devenir cette épine dans leur gestion monétaire centralisée et inégalitaire. L’avantage du premier arrivant est une force impossible à reproduire, mais également à annuler.

La rareté comme force absolue

Robert Breedlove met au centre de la force du Bitcoin, son principe de rareté intrinsèque. Il ne pourra jamais y avoir plus de 21 millions d’unités en circulation. 

« L’idée d’une rareté monétaire absolue va à l’encontre des souhaits de structures de pouvoir bien établies comme la Fed: comme zéro, une fois qu’une idée dont le temps est venu est diffusée dans le monde, il est presque impossible de remettre le génie proverbial dans la bouteille. » – Robert Breedlove

L’invention du Bitcoin représente la « découverte d’une rareté absolue pour l’argent ». Une idée qui, selon l’auteur, est tout aussi imparable que la mise en place du zéro comme représentation de l’absence d’unité.

Bitcoin $BTC 21 millions

Cette quantité volontairement limitée est le point central de sa comparaison avec l’or physique.

« La rareté absolue de l’offre de Bitcoin continuera à surpasser tous les autres protocoles monétaires sur son chemin vers la domination mondiale. » – Robert Breedlove

Une monnaie d’échange fiable, car répondant aux 5 critères de l’argent : divisibilité, durabilité, portabilité, reconnaissance et rareté.

« Quelque chose pour rien »

Le Bitcoin se positionne comme « une contre-mesure aux politiques monétaires expansionnistes ». Une proposition ouverte et accessible à tous qui repose sur une philosophie open source et résolument indépendante. 

« Comme l’invention du zéro, qui a conduit à la découverte de « rien en tant que quelque chose » en mathématiques et dans d’autres domaines, Bitcoin est le catalyseur d’un changement de phase paradigmatique mondial (que certains ont commencé à appeler le grand réveil – Great Awakning). » – Robert Breedlove

Le Bitcoin est une innovation qui change profondément la société. Un geste fait comme un cadeau qui pourrait se résumer à un « quelque chose pour rien », en réponse au « rien en tant que quelque chose » du zéro mathématique abordé plus haut. Il prend actuellement tout son sens en cette période de crise, s’il n’est pas uniquement envisagé comme un placement financier, mais bien comme un investissement sur l’avenir.

« Dans un monde dirigé par des Banques Centrales à responsabilité zéro, une cabale qui utilise les perspectives spécieuses de la « trésorerie infinie » pour tout nous promettre (introduisant ainsi le spectre de l’hyperinflation), le néant peut s’avérer être le plus beau cadeau que nous puissions jamais recevoir… »  – Robert Breedlove

Car au final, le « néant » des uns ne peut-il pas être le point zéro, signifiant le début de quelque chose d’autre ?

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