Bitcoin (BTC) – La secte des bitcoiners porte son succès vers l’apocalypse

L’univers des cryptomonnaies intrigue par son mode de fonctionnement et la valeur qu’il permet de créer et de maintenir. Un véritable tour de force qui s’impose dans le paysage monétaire et économique mondial. Cela malgré – ou grâce – à son caractère subversif et à son aspect de placement hors des réalités monétaires contrôlées des Banques centrales. Mais aussi du fait de la grande puissance de sa cryptomonnaie suprême, le Dieu Bitcoin (BTC).

17 novembre 2020 - 10:02

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

Tout le monde ne connaît pas (encore) les cryptomonnaies. Mais toute personne n’ayant même qu’une connaissance très approximative de ce milieu connaît le Bitcoin (BTC). La monnaie numérique centrale et starifiée qui de sa simple présence fait de toutes les autres de simples altcoins. Et que certains comparent même avec une certaine clairvoyance à l’invention du nombre zéro en mathématiques. Une conception abstraite qui n’a pas d’existence dans le monde physique mais dont la valeur et la mise en place changent tout.

Une position centrale qui repose sur des règles internes à l’univers des cryptomonnaies. Et qui peuvent se résumer grossièrement par décentralisation et communauté. Une addition de concepts qui peut heurter la sensibilité d’un public non averti, ou trop habitué à l’économie « réelle. » Mais qui commence à rencontrer un certain succès du fait de la capacité du Bitcoin (BTC) à absorber les crises. Ce qui lui vaut d’ailleurs de détrôner l’or sur le marché des investisseurs traditionnels. Mais comment cela est-il possible ?

Le Bitcoin et les monnaies fiduciaires

Pendant que le Bitcoin (BTC) franchit aisément toutes les étapes d’une progression en forme de succès, les sphères économiques traditionnelles s’inquiètent. Ce qui donne lieu à de nombreuses tentatives de lui barrer la route. Et qui pourrait se résumer à cette idée que ceux qui ne se sentent pas de le faire sont priés de ne pas empêcher ceux qui essaient. Mais cela donne également lieu à des analyses qui méritent de bénéficier d’une bonne dose d’imagination. Surtout en cette période de complotisme…

C’est le cas de cet article de Frances Coppola publié en anglais sur le site Decrypt. Une auteure et conférencière sur le sujet des banques, de la finance et de l’économie. Et dont le titre pose une question centrale et récurrente dans le domaine : Pourquoi le Bitcoin prospère (et pourquoi il ne remplacera pas le dollar).

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Cela en mettant en relation l’existence et la force des monnaies fiduciaires face à la star des cryptomonnaies. Le tout dans une analyse qui repose sur la mise en avant de deux niveaux de comparaison qu’elle présente comme l’aspect « métalliste » et « chartaliste » des monnaies classiques.

Qu’est-ce qui fait la valeur d’une monnaie ?

Le principe du « métallisme » se base sur la valeur de l’or sur laquelle est censée reposer une monnaie. Une réalité qui a fait ses preuves, au moins pour ce qui est de la fiabilité de ce métal précieux à travers les âges. Mais que Frances Coppola souligne comme sujette à caution. En particulier dans le cas ou « une monnaie actuellement non indexée sur l’or a de la valeur parce qu’elle l’était autrefois. »

Les charlatistes quant à eux pensent que la valeur d’une monnaie est assurée par la capacité du gouvernement à percevoir différentes taxes et impôts. Ce que Frances Coppola nuance immédiatement en précisant que cela n’est pas forcément synonyme d’un racket gouvernemental.

« La capacité de taxer ne doit pas nécessairement signifier l’autoritarisme : une taxation raisonnable par un gouvernement perçu comme juste et inoffensif est en fait plus susceptible d’entraîner une monnaie stable que des taxes punitives et injustes sévèrement appliquées. »

Frances Coppola

Ce qui l’amène donc à poser le postulat que ce qui fait la valeur d’une monnaie est en fait « la conviction que ce qui la soutient est en soi digne de confiance. » Une question qu’il est maintenant temps d’appliquer au Bitcoin (BTC). 

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Qu’est-ce qui soutient le Bitcoin (BTC) ?

Pour aborder cette question Frances Coppola se repose sur la déclaration d’un acteur de l’univers des cryptomonnaies. Il s’agit d’une publication du site Fidelity Digital Assets qui affirme que « le Bitcoin est soutenu par le code et le consensus qui existe entre ses principales parties prenantes. » Cela dans le cadre d’un article en forme de réponse aux critiques persistantes à l’égard du Bitcoin.

Ce que cette dernière présente comme une déclaration de foi bien plus que comme un fait acceptable. Cela en particulier à cause de l’imperfection inhérente à tout code de programmation. Et de la possibilité qu’un hacker tente sa chance dans l’une de ces failles si jamais elle venait à être découverte. 

Un élément auquel le site Fidelity Digital Assets oppose l’affirmation que « le logiciel open source de Bitcoin peut être « forked », sa communauté et ses effets de réseau ne le peuvent pas. »

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Une déclaration qui prend des accents de discours digne d’un maximaliste du Bitcoin. Et sur lequel Frances Coppola ne va pas manquer de rebondir. 

Les bitcoiners et la secte Bitcoin

Un questionnement qui n’est pas nouveau dans l’univers des cryptomonnaies et tout particulièrement à propos du Bitcoin (BTC). À savoir, le rôle primordial de sa communauté. Et plus précisément de sa frange dure qui aime à se définir comme les bitcoiners. Ces investisseurs 100% BTC qui regardent bien souvent le reste de la cryptosphère comme une mauvaise copie de leur idole

Ce qui pousse Frances Coppola à comparer de manière quelque peu hasardeuse cet engouement sans faille au principe de fonctionnement d’une secte

« Les effets de réseau sont particulièrement forts dans les sectes, et les motivations des membres de sectes ne sont pas nécessairement financières. Les vrais croyants restent investis dans le Bitcoin et négocient activement même lorsque le prix baisse de manière catastrophique. En raison de leur foi, le Bitcoin deviendra finalement le cœur d’un nouvel ordre mondial. Tant qu’ils existent, il y aura toujours une incitation à extraire du Bitcoin – et tant que cela reste le cas, le prix ne peut pas tomber à zéro. »

Frances Coppola

C’est donc selon elle la foi des bitcoiners qui donne sa valeur au Bitcoin. Et qui pourrait en faire une monnaie dont le succès repose sur l’effondrement programmé du modèle économique actuel. Une réalité qu’elle souligne du fait de sa capacité à être divisé en petites unités et de son offre qui augmente de façon prévisible. Ce qui en fait toujours selon elle une meilleure solution que l’or dans ce cas précis.

Le problème est que Frances Coppola imagine que le succès du Bitcoin ne pourra se développer que sur un effondrement « désastreux » du dollar. Un scénario qui selon elle serait au centre de l’imaginaire des bitcoiners et de leur secte apocalyptique. Mais c’est peut-être oublier que la mise en place d’une alternative à un système ne se base pas forcément sur le souhait de son effondrement. Même si la tentative d’y répondre et de l’anticiper peut être la motivation à l’origine de son développement. 

Quoi qu’il en soit, Frances Coppola reste pragmatique et explique que « tant que les partisans du Bitcoin continueront de croire qu’il est destiné à gouverner le monde, ce dernier aura de la valeur. Et d’autres pourront en bénéficier même s’ils ne partagent pas cette croyance. »

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