Ethereum (ETH) – La pression augmente avec le succès de la DeFi

29 juin 2020 - 09:58

Temps de lecture : 4 minutes

Par Hugh B.

La période est complexe pour Ethereum (ETH). Son adoption ne cesse de grandir et de s’affirmer. Il cumule les ATH dans divers domaines tout en voyant son cours chuter. Pendant ce temps le succès de la DeFi et l’annonce prochaine de la mise en place de sa version 2.0 en font une cryptomonnaie au centre de toutes les attentions. Mais Ethereum va-t-il réussir à relever ce défi ?

Le réseau Ethereum est en train de vivre une situation ubuesque qui peut se comparer à un test grandeur nature de sa capacité à gérer son propre succès. Car l’offre qu’il propose en fait le socle d’un nombre incalculable de projets et de cryptomonnaies (jetons) reposant sur sa technologie. Ces derniers sont d’ailleurs en train de lui voler la vedette sur sa propre blockchain.

Mais son plus gros « problème » actuellement est le succès rencontré par la Finance Décentralisée (DeFi), en particulier suite au lancement du COMP de Compound. Ce dernier ayant bouleversé durablement l’équilibre de cet univers en enclenchant un flippening qui a fait passer MakerDAO en seconde position du classement sur le site DefiPulse. 

Un succès qui se confirme

 

Selon le site de Glassnode de données et relation à l’univers des cryptomonnaies, Ethereum serait en train de connaître un nouvel ATH du nombre de ses adresses non nulles. Soit des adresses contenant effectivement des actifs numériques. Celui-ci approchant des 42,4 millions alors qu’il y a un mois il n’y en avait que 40 millions. 

Nouvel ATH adresses Ethereum (ETH)

Un succès qui peut s’expliquer du fait de la bulle spéculative qui semble s’être emparée de la DeFi. Cette dernière semble se stabiliser dans la zone des 1,6 milliard de dollars bloqués dans son univers après une hausse record de plus de 40% en quelques jours seulement. Cette valeur se situait à 975 millions de dollars le 16 juin.

Le passage à Ethereum 2.0

Une réalité enthousiasmante qui continue cependant à poser problème. Car Ethereum est malheureusement connu pour sa scalabilité qui reste médiocre et qui peut entraîner une congestion de son réseau. Une réalité propre aux blockchains de type Proof of Work (PoW) qui est certainement au centre de sa volonté de passer à Ethereum 2.0 et à un consensus de type Proof of Stake (PoS). Cela pour éviter de réitérer l’expérience CryptoKitties de fin 2017.

Une réalité qui se résume à une nouvelle forme de succès d’Ethereum qui offrira la possibilité de devenir un noeud sur son réseau en bloquant l’équivalent de 32 ETH. Une offre de staking envisagée par certains comme une véritable opportunité de s’inscrire dans le développement de cette cryptomonnaie centrale. Cela à grand renfort de scénarios très optimistes sur la hausse éventuelle de son cours. Mais la réalité actuelle vient semer le doute dans cette perspective enthousiasmante.

Une perte de vitesse

En effet, ce qui semble être le succès d’Ethereum pourrait également ressembler au début de sa perte de vitesse en temps qu’outil central de l’univers des smart contracts. D’autres offres existent et attendent de pouvoir récupérer une part de ce gâteau pour l’instant encore majoritairement centralisé sur son offre. Ethereum est le leader dans le domaine et la première offre de ce type, ce qui lui confère une place à part au sein de la cryptosphère. Mais cela n’a rien d’acquis dans un univers en évolution permanente.

Le réseau Ethereum est en train de voir des acteurs majeurs quitter le navire et se diriger vers d’autres blockchain pour s’assurer de ne pas risquer de souffrir d’une congestion ou d’un réseau défaillant. Qu’il s’agisse de positionnements multi-chaîne ou de départ réel, cela pose un sérieux problème. Le Tether (USDT) semble également en train de faire ses cartons alors que son adoption explose

Des frais (gas) problématiques

Et le véritable problème actuel est la très forte hausse des frais (gas) associés aux transactions sur le réseau Ethereum. Ces derniers ont augmenté de plus de 400% depuis le début du mois de mai. Une réalité qui rend certaines opérations de faible valeur au sein de la DeFi tout simplement impossibles à réaliser.  

Un fait mis en évidence par Adam Cochran il y a quelques jours. Ce dernier ayant essayé de transférer des fonds en stablecoins sur Uniswap. Une opération qui aurait entraîné selon lui une perte de 300$. Mais qui n’a au final représenté qu’un montant de 6$ sur une plateforme d’échange traditionnelle, frais de transfert inclus. Ce qui l’amène à conclure que même si la DeFi a franchi de nombreuses étapes, il n’est pas encore temps de s’emballer.

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La résolution de ces problématiques va maintenant se jouer sur le calendrier. Car la version Ethereum 2.0 n’est pas annoncée avant plusieurs mois. Une éternité dans l’univers des cryptomonnaies. En particulier lorsque les utilisateurs doivent subir des coûts élevés du fait d’un dysfonctionnement interne et récurrent. L’augmentation de la limite de gas enclenchée par les mineurs ne semble pas apporter de solution efficace pour le moment. 

La situation actuelle est tout autant passionnante qu’elle pourrait se révéler décisive pour Ethereum. Il ne faudrait pas que le socle de la DeFi se transforme en frein à son adoption grandissante.

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