Bitcoin capitalise sur la frénésie institutionnelle

Le prix du bitcoin reprend des couleurs sous l’impulsion d’une frénésie institutionnelle. L’Asie l’a poussé cette nuit bien au-delà des 28 000 dollars, avec une pointe à 29 000. En hausse de 8% sur 24 heures, les 30 000 dollars se profilent à l’horizon.

Prix du BTC sur 7 jours. Source: CoinMarketCap

Ce pic survient alors que l’optimisme semble de nouveau colorer un marché sérieusement malmené par l’offensive des régulateurs US plantant leurs crocs dans le cuir tanné des acteurs historiques de la crypto. Binance, Coinbase, Kraken et d’autres encore peuvent en témoigner.

BlackRock, locomotive des acteurs institutionnels dans le Bitcoin

Mais le malheur des uns pourrait bien faire le bonheur des autres si on en croit un timing rien moins qu’hasardeux qui aura vu au même moment le colosse BlackRock faire une demande d’ETF BTC spot (en fait un Trust qui y ressemble étrangement), et un conglomérat de Wall Street rendre enfin opérationnel leur plateforme de trading dédié au bitcoin. Plus précisément, au BTC et à trois autres cryptos non répertoriées comme des securities (titres financiers) par le féroce gendarme boursier US. A savoir ETH (dont le sort n’est pas vraiment tranché) et deux vétérans reposant sur le mécanisme de consensus de la preuve de travail : Litecoin (LTC) et Bitcoin Cash (BCH).

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Nathalie E. - 14 Sept 2022 - 11:59

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Avec cette cohorte de géants de la finance classique se bousculant au portillon, la confiance revient au pas de charge. Pour preuve, le trust BTC de Grayscale, véhicule institutionnel pionnier en perdition depuis des mois, a connu un coup de boost. Le GBTC se négocie désormais avec une décote en baisse de seulement – 33% après avoir flirté avec les -44% le 13 juin, son volume de transactions quotidien passant de 16,1 millions de dollars à 80 millions de dollars.

BlackRock inspire d’autres demandes d’ETF BTC spot

Dans la même veine et consécutivement au dépôt de BlackRock, un autre gros acteur, le fournisseur de fonds négociés en bourse WisdomTree, a refait une demande de fiducie BTC (fonctionnant comme un ETF au comptant) auprès de la SEC. Suivi de peu par la société de gestion Invesco qui s’est également relancée dans l’aventure. Ils sont probablement les premiers d’une longue série. En effet, on peut supposer que les nombreux postulants malheureux à ce produit systématiquement rejeté par l’agence fédérale, vont retenter leur chance dans les semaines qui viennent.

Dans un autre registre, mais pas moins significatif quant à la volonté de la TradFi de se positionner sur un secteur aux perpectives reluisantes, la Deutsche Bank vient de solliciter une licence de service de garde d’actifs numériques.

Il y a Bitcoin et les autres

L’engagement, pour ne pas dire la précipitation, des acteurs institutionnels à se positionner pour conquérir des parts de marché au moment où les mastodontes du secteur vacillent sous les coups de boutoir du régulateur, manifeste clairement leur foi en un actif qui n’a rien perdu de ses séductions, en dépit des turbulences qui affectent son existence depuis le début.

Enfin, tempérons, car dans les derniers événements qui ont perturbé une industrie déjà exsangue de multiples épisodes sanglants qui auront caractérisé le pire bear market de sa jeune histoire, le Bitcoin a été largement épargné. En effet, contrairement à la plupart des autres cryptos qui n’en finissent pas de côtoyer les abysses, il est sorti indemne du débat qui agite la scène règlementaire US, étant reconnu à l’unanimité comme une commodity (matière première numérique), échappant de fait au carcan juridique de la SEC et à ses flèches assassines.

Dans un tel contexte, Bitcoin conforte sa domination, effleurant les 50% et re-visitant un sommet datant de près de deux ans. Le capital des altcoins, potentiellement considérés comme des titres non enregistrés, a migré vers l’actif le plus « sûr » du marché.

Fidelity et MicroStrategy, les pionniers de Wall Street

Une orientation qui ne peut que réjouir un « maximaliste » comme Michael Saylor qui a transformé sa société MicroStrategy en une sorte d’ETF Bitcoin avec une trésorerie regorgeant du précieux actif (140 000 unités). Lui qui n’a eu de cesse d’encourager ses pairs à le suivre sur le chemin de « l’or numérique », continue plus que jamais de croire en l’avenir radieux de son pari. Et à raison, si on en croit les achats massifs des cadors de la finance dans son action MSTR cotée au Nasdaq. Mais tout cela n’a pas été sans mal, Michael Saylor bravant depuis l’été 2020 toutes les montagnes russes caractérisant ce jeune marché en même temps que le scepticisme de son milieu face à sa stratégie d’accumulation d’un actif risqué. Mais rien n’y a fait, sa foi est restée inébranlable, l’amenant même à s’engager encore plus dans l’écosystème de la crypto reine.

Face à un tel croyant, les autres acteurs de Wall Street font pâle figure mais c’est ignorer que Fidelity, le géant américain des fonds communs de placement, de façon certes plus discrète, s’est précocement impliqué dans le Bitcoin, en lançant dès 2018 le Fidelity Digital Assets, un service de garde et de trading de crypto-actifs puis un premier fonds BTC en 2020. Il a plaidé publiquement en sa faveur la même année et a continué de soutenir vaille que vaille la thèse d’un pionnier indépassable en tant que “bien monétaire unique”.

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Pour Fidelity, Bitcoin reste le king

Nathalie E. - 03 Fév 2022 - 13:00

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Au diapason des convictions de sa dirigeante Abigail Johnson, le géant a également lancé son application grand public de négociation sur bitcoin et ether et est à l’origine de l’EDX Market, la plateforme crypto made in Wall Street.

Les géants de la finance traditionnelle veulent se préparer en vue du prochain bull run

BlackRock lui s’est montré moins aventureux, s’exposant au Bitcoin très prudemment et progressivement avant de lancer sa propre fiducie dédiée et d’accélérer le mouvement avec sa demande d’ETF spot. Un positionnement qui ne doit rien au hasard, on s’en doute. Il anticipe le cycle haussier à venir avec un halving du Bitcoin prévu en avril 2024. Cet événement qui divise par deux la récompense en BTC attribuée aux mineurs pour chaque bloc miné, a jusque-là toujours lancé le top départ d’une ascension du prix vers les plus hauts. Or, en admettant que la SEC approuve sa demande, sa décision interviendrait juste avant cette date fatidique, lui permettant ainsi de se placer dans la course.

Les autres acteurs de la finance traditionnelle sont sans doute dans le même état d’esprit. Ayant pour la plupart raté le bull run précédent du BTC pour cause d’impréparation, ils ne veulent pas reproduire la même erreur. Il existe donc une grande probabilité pour qu’ils affluent en force sur le marché dans les semaines et mois qui viennent, rassurés aussi par la résilience du bitcoin face à une régulation qui le ménage, du moins pour le moment.

En revanche, pour les petits investisseurs, le tableau s’assombrit. Avec de telles machines de guerre qui se positionnent et favorisent les zinzins (investisseurs institutionnels), ils risquent de se retrouver Gros-Jean comme devant. Certes, la menace ne date pas d’aujourd’hui.  Mais à l’aune des derniers soubresauts, le bitcoin pour tous pourrait juste devenir le BTC de quelques-uns.

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Nathalie E. - 31 Mars 2023 - 14:54

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